Lorient. La baisse du mercure inconfortable pour la pratique du yoga !
Publié : 12 décembre 2022 à 18h00 - Modifié : 12 décembre 2022 à 18h06 par Dolorès CHARLES
Parmi les 10 mesures du plan français de sobriété énergétique du sport, il y a la réduction de la température de l’eau d’au moins 1°C dans les piscines, la baisse du chauffage d’au moins 2°C dans les gymnases et salles de sport privées, etc. A Lorient dans le Morbihan, la mesure est appliquée mais la finalité n'est pas la même pour tous les sports.
Diminuer de 2° la température dans les salles de sport, ne pas dépasser les 14° dans les gymnases : c'est l'invitation du ministère des Sports, dans le cadre du plan de sobriété énergétique, qui comprend une dizaine de mesures comme égalementl la baisse de la température de l'eau dans les piscines ou la baisse de près de 50 % de l’éclairage des avant-matchs et après-matchs pour le rugby et le football professionnels en journée et de plus de 30 % en nocturne... Cette diminution du chauffage est reprise par de nombreuses municipalités, comme celle de Lorient, par exemple, mais pour les associations, l'adaptation du chauffage peut virer au casse-tête : ces règles générales ne sont pas toujours faciles à mettre en place... surtout quand les espaces sont partagés entre des activités sportives différentes.
Cela dépent des activités pratiquées
Yann Launay a rencontré Jacques Collin, président du CEP, le Cercle d'Education physique de Lorient, qui compte 2 000 adhérents : "on ne peut pas baisser à 14-15° puisqu'on reçoit des enfants, des personnes âgées, des gens qui font du yoga ou de la gym et qui évidemment restent immobiles ont froid. Le gros problème ici, c'est qu'on a un bâtiment qui a été fait après la guerre, on peut arriver à 19° en bas et à 15 en haut. On a des gros problèmes d'isolation surtout que les week ends, on descend la température pour économiser le chauffage, mais le temps que la chaudière se remette en route, on arrive à température le mardi. C'est certain que cela nous pose des problèmes."
Les sportifs s'adaptent plus ou moins
De leur côté, les pratiquants des sports les plus dynamiques semblent s'adapter sans trop de difficulté à la baisse des températures. C'est le cas par exemple pour ces adeptes du fitness du CEP Lorient : "Vu qu'on a un cours de fitness vraiment très actif, on ne ressent pas du tout le froid. On démarre avec un petit pull et on l'enlève rapidement... Éventuellement après l'exercice, on a un peu frais et à la fin du cours il faut s'habiller. Je fais pareil chez moi, je m'habille, et je mets une veste plutôt que de monter le chauffage ! De toute façon, j'ai baissé aussi d'un degré chez moi. Il n'y a pas trop le choix, on s'adapte. Par contre, dès qu'on remonte sur son vélo et qu'on a oublié ses gants, c'est une autre histoire."
Mais pour le yoga, c'est inconfortable
Pour les sports les plus intenses, la baisse du chauffage ne pose pas forcément de problème. Mais pour certaines activités plus statiques, c'est moins évident : Vincent Le Meur est professeur de yoga au CEP Lorient. Difficile à ses yeux d'envisager une séance "classique" par 14 ou 15 degrés dans la salle : "un raidissement se met en place, le corps se contracte et c'est inconfortable ! Pour les autres activités sportives, c'est différent, en tout cas, dans la pratique du yoga, on cherche à faire l'expérience de soi et si on est dans une situation inconfortable, c'est impossible ! On est parasité par cet inconfort qui est généré par le froid et on ne peut pas aller aussi facilement en soi, avec des postures etc. Il faut un peu de confort, donc un peu de température, cela rend les choses plus faciles."
Les salles de sport privées ont été elles aussi invitées à baisser de 2° la température de leurs espaces, en passant de 20 à 18°. L'Ademe estime que baisser de 1° la température de chauffage d'une salle de sport permet de réduire la consommation, en moyenne, de 7%.