Logement étudiant. Les jeunes en galère peuvent être aidés à Rennes
Publié : 29 juin 2023 à 8h48 - Modifié : 29 juin 2023 à 8h54 par Dolorès CHARLES
Sitôt la validation de leurs voeux sur la plateforme d'orientation, Parcoursup, les jeunes se mettent en quête d'un logement mais cela reste la galère dans de nombreuses villes de l'ouest, où le marché de l'immobilier est tendu : Angers, Nantes, Vannes.... Yann Launay s'est rendu au Point Info Jeunesse de Rennes pour tenter de trouver des solutions.
C'est l'objectif n°1, en ce moment, pour des milliers d'étudiants de l'Ouest : dégoter un logement... Une quête qui tourne souvent au casse-tête, dans les villes les plus tendues, comme Angers, Rennes ou Vannes. Pauline vit à Brest et vient d'être admise à Rennes, dans la formation de droit qu'elle souhaitait. Elle et ses parents ont commencé à chercher sur internet, avant de se rendre sur place, à Rennes, en Ille-et-Vilaine, et ils ne s'attendaient pas à rencontrer autant de difficultés :
"Il y a beaucoup trop de demandes par rapport aux offres immobilières"
"On avait trouvé quelques logements, mais en fait, on n'a pas eu de réponse de la part des propriétaires... et on se rend aujourd'hui directement dans les agences. Au final, il n'y a que trois appartements qui nous ont été proposés, dont deux qui ne correspondent pas du tout à notre secteur de recherche. Un seul pourrait correspondre, mais il y a déjà cinq personnes intéressées. Il y a beaucoup trop de demandes par rapport aux offres immobilières. C'est un peu compliqué et il faut trouver avant septembre... sinon ce sera encore plus compliqué. Si je ne trouve pas de logement, je vais devoir annuler mon inscription à la fac de Rennes. Ce serait dommage car cela fait longtemps que je voulais aller dans cette formation, mais je ne vais pas dormir sous un pont. Il faut trouver absolument !"
Pas de versement en amont, ni pour la visite !
Dans cette situation de pénurie de logements, il faut se méfier plus que jamais des arnaques. Ecoutez la mise en garde d'Anne Charpentier, informatrice au 4Bis, l'information jeunesse, à Rennes : "Là où il faut être assez vigilant c'est avec les offres trop alléchantes. Il faut être un peu suspicieux et puis face à toutes les offres où l'on vous demande de verser de l'argent en amont, même de l'argent remboursé plus tard. Non pas de versements d'argent tant qu'on n'a pas signé de contrat de location, et qu'on n'a pas signé de bail. On n'est pas censé payer non plus pour réserver une visite, même si ce sont des offres que l'on voit fleurir en ce moment."
Une colocation contre un peu de temps
Mais même dans les villes où le marché est particulièrement compliqué, il reste des possibilités, auxquelles les étudiants ne pensent pas toujours. L'AFEV - l'Association de la Fondation étudiante pour la ville - propose par exemple des colocations, dans les quartiers, en échange d'un engagement social des étudiants. Une possibilité qui pourrait séduire Hugo : il démarre une formation carrières sociales à Rennes, et se renseigne auprès de Manon Boucharé, chargée de développement pour l'AFEV :
"Je n'ai pas un gros budget et je me suis dit que donner de mon temps pour animer le quartier, ça pourrait être chouette, mais je ne sais pas du tout comment ça fonctionne et s'il y a des critères sociaux ? On n'a pas de critères sociaux. On propose des colocations sur les quartiers politique de la ville. On a globalement des colocations de trois personnes et les chambres tournent autour de 200 € par colocataire... et contre ce prix modéré, on demande aux étudiants, qui ont entre 18 et 30 ans, de s'investir à raison de 2 h à 3 h par semaine sur le quartier pour proposer des activités. On vous forme ou vous accompagne, on a des points réguliers pour savoir comment vous vous sentez dans le logement, c'est une priorité... Trop cool, pourquoi pas pour l'année prochaine, ça peut être chouette !"
L'AFEV est présente à Rennes, à Nantes, à Brest, à Saint-Nazaire ou encore à Angers. Toutes les infos sur le site afev.org. Sachez que l'AFEV organise cette semaine des réunions d'information en visio ou en présentiel.
Une nouvelle formule existe, pour les étudiants boursiers
L'association "Article 1" arrive dans l'Ouest avec une première implantation à Rennes et 40 logements sont disponibles pour septembre. L'idée est de souder une communauté étudiante autour de projets solidaires. Les jeunes peuvent s'investir dans une association déjà existante, ou créer leur projet, comme l'explique Julie Vasse, chargée du programme Maison chez Article 1 :
"On a des jeunes à Paris qui ont créé, par exemple autour de la résidence, un jardin partagé ou un compost... et à la fin de l'année, on a pu faire une petite salade avec tout ce qui avait poussé dans la communauté. On avait des jeunes aussi, qui voulaient s'insérer dans les maisons de retraite pour lutter contre l'isolement des personnes âgées. Ils ont amené d'autres jeunes à apprendre à utiliser des machines à coudre. Les personnes âgées ont pu transmettre leur savoir et les jeunes sont repartis chacun avec une petite création fait main ! Nous, on s'insère dans une résidence partenaire qui est tenue par la MGEL et la MGEL nous laisse 40 logements libres pour les jeunes qui s'investissent dans ce projet. Chacun aura son propre logement et moi je viendrais animer un peu cette communauté de jeunes."
Il n'est pas trop tard pour se tourner vers les points information jeunesse, comme le 4 Bis, à Rennes, qui peuvent guider les étudiants dans leurs recherches, les mettre en relation avec des association qui proposent des solutions, et aussi fournir de précieux conseils juridiques.