Les virus hivernaux s'ajoutent à la circulation du Covid-19 dans l'ouest

Nous n'en avons pas encore fini avec les virus hivernaux : alors que le covid 19 et son variant JN.1 circulent encore, les cas de grippe se multiplient. Les Pays de la Loire sont désormais en phase épidémique, et la Bretagne, en phase pré-épidémique, ne le restera sans doute pas très longtemps. Le covid-19 refait parler de lui depuis plusieurs semaines, mais faut-il le considérer désormais comme un générateur d'état grippal comme un autre, une maladie respiratoire parmi les autres ?

Le Covid-19 n'est pas une maladie comme les autres

Explications et analyse du Professeur Matthieu Revest, médecin infectiologue au CHU de Rennes, avec Yann Launay. "Le fait que le COVID-19 ait des fluctuations d'incidence assez fréquentes, dû à l'émergence à chaque fois de nouveaux variants qui échappent un peu à la protection immunitaire qu'on a au préalable, cela prouve que ce n'est pas encore tout à fait stabilisé et que ce n'est pas encore rentré comme une maladie comme les autres. Par contre, sur l'impact en termes de santé publique, on peut maintenant sortir des discours très alarmistes et très inquiétants. On n'a pas beaucoup de formes très graves actuellement, même s'il y en a toujours trop... Les personnes immuno-déprimées restent encore très touchées, avec des formes assez sévères, ainsi invalidantes, etc. Pour le reste de la population, c'est un problème qui est beaucoup moins sérieux qu'il ne l'était auparavant."

"Notre immunité acquise (...) est un peu moins protectrice contre le variant actuel qu'elle ne l'était contre les variants précédents."

Vous êtes nombreux à avoir contracté le Covid pour la deuxième, troisième ou quatrième fois, ces dernières semaines, et vous vous êtes peut-être inquiété en ressentant une fatigue plus grande, des symptômes plus marqués que les premières fois.

Peut-il exister un effet cumulatif, qui par exemple fragiliserait les poumons, au fil des infections ? Selon Matthieu Revest, "on est plutôt protégé en ayant fait plusieurs Covid par contre, est-ce qu'on va faire un Covid plus sévère, lors du deuxième ou du troisième épisode, c'est possible mais il n'y a pas d'association statistique, c'est la variabilité face à la maladie infectieuse... On a eu des variants, le précédent et surtout celui d'avant qui était vraiment très bénin, alors que ce variant-là est un peu plus "cogné" et il y a des gens qui disent que "c'était comme leur premier Covid" avec des difficultés respiratoires. Notre immunité acquise que ce soit par l'immunité naturelle ou vaccinale est un peu moins protectrice contre le variant actuel qu'elle ne l'était contre les variants précédents, et comme elle est un peu moins protectrice, les symptômes sont un peu plus exacerbés."

Les épidémies de grippe inquiètent toujours

Le développement de l'épidémie de grippe est suivi avec attention, voire avec un peu d'inquiétude, surtout au regard de ce qui se passe en Italie ou en Espagne, où la grippe fait un grand nombre de malades cet hiver.

La grippe n'est pas à sous-estimer, comme l'indique le Professeur Revest : "la grippe tue 10 à 12 000 personnes par an, elle tue des personnes fragiles et pas des personnes en bonne santé comme c'était le cas avec le Covid, mais les épidémies de grippe inquiètent toujours, et la vaccination contre la grippe peut diminuer la mortalité de façon très significative, il est encore temps de le faire ! Malheureusement les personnes immuno déprimées ne répondent pas bien à la vaccination, mais quand on a ces personnes dans notre entourage c'est mieux de se faire vacciner contre la grippe pour éviter de les contaminer..."

Faut-il ressortir le masque pour maîtriser les épidémies et soulager le système de santé ?

Devant la recrudescence des cas de covid et de grippe, l'Espagne vient de rendre le masque à nouveau obligatoire dans tous les hôpitaux, les centres de santé, les pharmacies du pays. Faut-il remettre le masque en France ? Le Professeur Revest conseille de remettre ce masque dès qu'on sent des petits symptômes, même modestes. "Il faut garder ce réflexe quand on se sent malade même si la maladie n'empêche pas l'exercice de notre vie quotidienne, cela paraît intéressant de porter un masque et de se laver les mains, notamment avec des solutions appropriées de façon très régulière pour éviter de transmettre notre pathogène à qui que ce soit...

On peut effectivement imaginer de croiser sans le savoir quelqu'un de très fragile pour lequel cette maladie là pourrait être grave.Cela doit rester des mesures adaptées. Aprè est-ce qu'il faut porter le masque dans tous les lieux publics ? Je n'en suis pas là, clairement mais si on veut porter le masque dans ces périodes d'épidémie, cela ne paraît pas choquant pour (déjà) se protéger soi."