Les sujets brûlants de la FDSEA 56 : sécheresse, prix du lait, récolte de maïs...

Publié : 5 septembre 2022 à 12h54 - Modifié : 5 septembre 2022 à 12h59 par Dolorès CHARLES

Récolte
Crédit : Yann Launay

La rentrée ne s'annonce pas sous de bonnes auspices pour la FDSEA 56. Les difficultés s'amoncellent pour les agriculteurs : les récoltes ont souffert de la météo (canicule, sécheresse). La filière de lait demande aussi une hausse du prix du lait.

Le syndicat des exploitants agricoles du Morbihan (FDSEA) effectuait sa rentrée ce vendredi 2 septembre. L’occasion d’évoquer les sujets brûlants du moment, et notamment celui de la rémunération des exploitants de la filière laitière, alors qu’ils ont annoncé des actions tout prochainement pour demander une hausse du prix du lait - un prix bien en deça de ceux pratiqués ailleurs en Allemagne notamment.

Vers une pénurie de beurre ?

Pour Marie-Andrée Luherne, présidente de la Fédération du Morbihan (FDSEA 56), au micro de Thomas Guihard, il faudrait se situer a minima dans les moyennes européennes. "En France, nous devrions être aux alentours de nos voisins européens aux environ de 500 à 600 euros les 1000 litres de lait, donc 50-60 centimes le litre. Nous Français, on en n’est pas là, on n’en est même bien loin. Nous sommes les derniers au niveau européen à l’instant T. Il faut que cela soit indexé avec la hausse des charges, puisque l’inflation n’est pas prête de s’arrêter." Réunis à Poullaouen dans le Finistère, jeudi dernier (1er septembre), les syndicats agricoles ont pris la décision de créer une pénurie de beurre et de lait dans les supermarchés pour obtenir des rémunérations convenables. Ils devraient d’ici peu arrêter d’approvisionner les laiteries...

Marie-Andrée Luherne, présidente de la Fédération du Morbihan
Crédit : Thomas Guihard

"Il faut envisager des réserves multi-usages"

Sur le plan de la météo, la Bretagne était placée cet été "en crise sécheresse". Malgré les précipitations de ces derniers jours, les déficits hydriques sont toujours importants. Le gouvernement a annoncé le 23 août dernier les premières mesures visant à aider les agriculteurs victimes de la sécheresse, mais il faut trouver d’autres solutions pour mieux gérer l’eau. Avec des solutions qui seraient plus pérennes, avance Marie-Andrée Luherne.

"L’utilisation de l’eau, c’est réutiliser l’eau existante, l'eau des stations d'épuration (...) cela existe déjà dans le Morbihan mais c’est une solution plus coûteuse. Après faire des réserves par les agriculteurs, je pense qu’il faut rouvrir ce dossier, il ne faut pas être clivant... Envisager des réserves multi-usages qui pourraient servir pour les incendies, pour les agriculteurs et pourquoi pas les riverains. L’eau on n’en manque pas, elle part très vite à la mer chez nous, mais il faut arriver à la capter à un moment donné dans lannée pour la ramener à la nature (d'une manière décalée dans le temps) !"

Marie-Andrée Luherne, présidente de la Fédération du Morbihan
Crédit : Thomas Guihard

Quid du maïs ?

Le maïs a la réputation d’être un gros consommateur d’eau. Et avec cette sécheresse, les agriculteurs sont inquiets car les récoltes ont souffert. "Les ensilages ont commencé avec 15 jours voire un mois d’avance mais les rendements sont médiocres." Le constat est alarmant dans les champs pour la présidente de la FDSEA 56. "Le maïs est une plante dont on n’a besoin pour alimenter et nourrir nos animaux. Le maïs a un moment clé, c'est le moment de la floraison - c'est à ce moment que se déterminent l'épi et la quantité de grains. Nos pâtures sont des paillassons, on n’est même pas sûrs qu’elles repartent ! Pour certaines, on pense qu’elles sont même crevées, et qu’il faudra les ressemer peut-être par d'autres pratiques (le non labour), il y a de la recherche à faire et de nouvelles pratiques à vulgariser," poursuit Marie-Andrée Luherne, qui n’est pas résignée et qui veut croire en de nouvelle solution en se tournant vers la science.

Marie-Andrée Luherne, présidente de la Fédération du Morbihan
Crédit : Thomas Guihard