Les Restos du cœur mobilisés : grand concert ce soir sur TF1 !

La grande collecte des Restos du Cœur a démarré ce vendredi (3 mars) matin, dans l'Ouest comme dans toute la France. Les bénévoles sont postés à l'entrée des grandes surfaces pour recueillir des produits alimentaires et produits d'hygiène. Une collecte vécue avec espoir et inquiétude par les Restos : les besoins vont grandissants, avec un nombre de personnes accueillies en nette hausse, mais l'inflation qui grossit les rangs des bénéficiaires fait aussi redouter une baisse des dons. Comment vont réagir les clients des grandes surfaces ?

Yann Launay s'est rendu dans un supermarché de Quimper : "je viens de donner quelques articles pour les Restos du cœur, c'est important. Je pense que c'est très compliqué en ce moment, les besoins sont énormes... On donne peut être moins, mais on en a encore la possibilité alors on le fait... Je me sens utile à le fair, vu que j'ai été aidée. Tu as envie de contribuer plus facilement ... Non, je ne donne pas. Ce n'est pas évident financièrement mais j'ai un mi-temps. Déjà pour moi, c'est compliqué... Ce sont des petits gestes et si tout le monde le fait, on peut avancer ! ... C'est très important, et même si je n'ai pas un gros salaire, je suis riche de cœur et je trouve que c'est nécessaire, surtout en période d'inflation. Mais même sans cette période d'inflation, c'est une chose que j'ai toujours fait - penser aux autres... ça ne fait pas de mal."

Une collecte dans un contexte inflationniste

Une collecte cruciale, dans un contexte marqué par une nette augmentation du nombre de bénéficiaires et par de plus grandes difficultés à récupérer des produits alimentaires lors des ramasses. Loïc Spagnol est le responsable départemental des Restos du Cœur du Finistère : "en 13 ans de bénévolat, je n'ai jamais vu dans les centres du Finistère un tel désarroi, avec des étagères qui se vident à vitesse grand V. On en est là avec une hausse de 20 % des repas servis. Sur 14 semaines, on a 650 000 repas, c'est absolument énorme ! Le Fonds européen d'aide aux plus démunis, qu'on appelle maintenant le FSE+ va s'arrêter bientôt et cette collecte va nous permettre de se substituer à ce FSE+, d'où l'extrême importance cette année de cette collecte... Donner, on compte sur vous !"

80 000 bénévoles mobilisés

80 000 bénévoles sont mobilisés tout ce week-end, dans quelque 7 000 supermarchés, partout en France. Il faudra attendre quelques jours pour le bilan, mais dans ce supermarché de Quimper, du Finistère, les donateurs ne sont pas rares, et les bénévoles (Mathilde, Hervé, Emmanuel et Michel) voient se remplir leurs chariots avec un certain soulagement : "on a besoin de tout, de l'alimentaire ou des produits d'hygiène... Ce matin, on avait quelques inquiétudes par rapport à la crise, mais les gens donnent quand même. Certains sont même très généreux. Ils sont compréhensifs, et ils savent qu'il y a des gens dans la précarité... Ils ont assez de mal eux-mêmes à subvenir à leurs besoins, mais ils ont pitié aussi des autres..."

Une collecte d'autant plus importante que les dons financiers, eux, sont en baisse, comme l'explique Loïc Spagnol à Yann Launay :  "ce n'est pas catastrophique, mais il y a une tendance qui est à la baisse. On a mis en place des prospecteurs financiers, mais on se heurte à pas mal de refus. Ce que l'on craignait au démarrage de cet effet ciseau : baisse des dons, augmentation des personnes accueillies, on le prend de plein fouet, on le craignait et il est arrivé. On a besoin de refaire nos stocks pour la campagne d'été qui arrive jusqu'au mois de novembre. Il nous faut de l'huile, des couches, des produits d'hygiène, des conserves données. On a besoin de vous !"

La collecte des Restos se poursuit ce samedi 4 mars et même dimanche 5 mars, devant les supermarchés ouverts. Par ailleurs c'est ce vendredi soir que sera diffusé sur TF1, le fameux concert des "Enfoirés", enregistré en janvier à Lyon.