Les pêcheurs en colère contre le parc éolien de Saint-Brieuc, round 2
Publié : 7 mai 2021 à 18h09 - Modifié : 6 octobre 2021 à 15h08 par Dolorès CHARLES
Les pêcheurs se sont à nouveau mobilisés ce vendredi dans la baie de Saint-Brieuc, en mer et sur terre, pour protester contre la construction, qui vient de débuter, d'un parc éolien offshore.
Bataille navale en vue en baie de Saint-Brieuc ! Les pêcheurs bretons, épaulés par leurs collègues normands, avaient prévu d'encercler le vaste chantier du parc offshore démarré lundi dernier (3 mai). Objectif, montrer leur opposition à ce gros projet de 62 éoliennes plantées au milieu de leur zone de pêche. Pourtant, selon Emmanuel Rollin, directeur général d'Ailes Marines, la filiale française de l'industriel Espagnol Iberdrola, tout a été fait dans les règles.
« C'est un choix de l’État l'implantation au sein de la baie de Saint-Brieuc. Il y avait une zone de 180 km2 et en concertation on a décidé de se mettre au nord de cette zone, pour réduire les impacts et entre autre éviter le principal gisement de coquilles Saint-Jacques et finalement sur une superficie de 75 km2. C'est un site qui est complexe, mais nous avons développé des outillages spécifiques, qui permettront d'installer le parc en minimisant les impacts sur l'environnement entre autres en utilisant la technique du fourrage et des outils qui permettront d'enterrer 100% des câbles inter-éoliennes de manière à ce que la navigation et la pêche soient possibles au sein du parc en toute sécurité. »
Ces travaux auront évidemment un impact sur la pêche, Ailes Marines ne le nie pas, mais la filiale française de l'industriel Espagnol Iberdrola a prévu des compensations.
« Il y a quand même un impact qu'on ne peut pas éviter c'est pendant la phase de construction, petit à petit la zone va être interdite à la pêche donc il peut y avoir une perte de revenus pour les pêcheurs habitués à pêcher dans cette zone et donc là nous avons mis en place un système de compensation, il y a un budget estimé à 10 millions d'€ pour ces compensations. Des compensations pendant la phase de construction, et même si tout a été fait pour qu'il n'y ait pas d'impact pendant la phase d'exploitation, puisqu'on pourra pêcher, on a aussi prévu, le cas échéant, des compensations pour la phase d'exploitation du parc, une fois qu'il sera mis en service. Tout cela, ce sont des sujets qui restent à discuter dans les détails.
Un mouvement que surveille évidemment avec attention Ailes Marines, la filiale française de l'industriel Espagnol Iberdrola. Son directeur général en France, Emmanuel Rollin.
« Effectivement nous sommes au courant qu'une manifestation serait en cour de préparation. Vraiment notre principal soucis, est la sécurité pour l'ensemble des parties, c'est-à-dire qu'il n'y ai pas d'actes violents, de démonstrations de violences afin qu'il n'y ai pas d'incidents regrettables tant en matériel qu'humain. On ne peut pas parler de peur, en revanche on prend en compte cette contestation. On essaie d'y répondre au maximum, avec le fait que la pêche sera autorisés, que les impacts seront limités. Finalement, la pêche a vraiment était prise en compte dans ce projet. Les travaux se déroulent, tant que la sécurité est assurée. »
Parmi les 300 bateaux de pêche de la baie, celui de Jonathan Thomas sera évidemment de la partie et le patron armateur le promet : ce n'est qu'un début !
« On a essayé tous les recours possibles, on a encore dans les tiroirs des recours juridiques... Maintenant sur le terrain on a s'exprimer aussi. Des Normands, des Bretons, tout le monde commence à se mobiliser là. On va essayer que ça reste le plus calme possible, je pense que tout le monde va jouer le jeu. La pêche va très mal. L'éolien c'est un très gros sujet mais il y a beaucoup de problèmes avec les licences, le brexit... Vendredi, c'est plus symbolique, on va sûrement reproduire l'action en locale plusieurs fois.