Montaigu. Les librairies indépendantes fleurissent dans l’ouest

200 auteurs se sont installés à Montaigu ce week-end pour le 33ème Printemps du livre. Jusqu'à ce dimanche 26 mars, de nombreuses animations sont prévues comme ce temps fort hier avec le rappeur Oxmo Puccino sur scène pour la lecture musicale "D’après Marcel", une relecture interactive du questionnaire de Proust... La lecture est largement revenue sur le devant de la scène : 2022 est même une année record en terme d’implantation de librairies indépendantes, 142 créations en France, et depuis 2020, deux régions observent une croissance particulière : La Bretagne (+6 points) et les Pays-de-la-Loire (+4 points).

Le confinement, favorable à la lecture

A Nantes, Clara Da Silva a ouvert sa boutique fin 2021. La libraire a quitté la région parisienne où elle était associée, pour investir un petit quartier de la ville. Une envie née pendant le confinement, une période très favorable à la lecture, et qui a certainement dynamisé l’activité, ainsi que le besoin proximité. "Quand on a rouvert les librairies après le premier confinement, on a vu légion de lecteurs et lectrices qui sont revenus en librairies indépendantes, parce que déjà le télétravail ou autre, les citoyens sont allés dans leur quartier. On s’est rendus compte que c’est plutôt bien d’avoir des commerces en bas de chez soi. Clairement le confinement a remis les gens à la lecture, c’est redevenu une habitude et s’il y a eu un point positif à cette période, c’est celui-là. D’ailleurs, les chiffres d’affaires des librairies entre 2020 et 2021 ont très clairement augmenté."

Des librairies de proximité

Les librairies retrouvent leur place dans ces quartiers, mais également dans les petites villes. Depuis 2017 c’est d’ailleurs dans les communes de – de 15.000 habitants que la moitié des librairies a ouvert. Pour Clara, elles sont les bienvenues sur ces territoires. "Si je suis venue ici c’est qu’il y a encore la place, pour faire un projet comme le mien, c’est-à-dire une librairie de quartier, qui répond à des besoins quotidiens, essentiels, et qui en même temps a envie de devenir un lieu de vie et de rencontre. Après la librairie, c’est un métier qui tient la route parce qu'il est considéré comme essentiel, au même titre que l'alimentaire ou la santé. Les personnes qui entreprennent aussi dans ce type de métiers sont investies, militantes, passionnées et pour ouvrir un commerce de quartier, il faut une motivation autre que gagner plein d’argent."

Une librairie, c’est souvent plus que des livres

Aujourd’hui, malgré l’inflation et les difficultés, son commerce marche plutôt bien. Il faut dire que la libraire ne ménage pas ses efforts pour le faire vivre, et c’est indispensable selon elle : "On ne peut pas juste vendre des livres, c’est déjà bien de vendre des livres mais il y a autre chose à faire. Moi je fais des expositions, j’accueille des concerts, des rencontres avec des auteurs, autrices, et tous les jeudis ici, je fais une nocturne dédiée à la poésie... c’est vraiment une scène ouverte pour tout le monde... C'est un moment de partage. Ce sont des moments de rendez-vous très simples mais qui fonctionent, les gens ont envie de sortir de chez eux et d’aller dans un endroit qui fait sens."

Le Printemps du Livre à Montaigu s'achève ce dimanche 26 mars. Entre 30 et 40.000 visiteurs sont attendus sur tout le week-end.