Les fabricants de jeux en bois face aux crises

Publié : 7 novembre 2021 à 16h43 par Emilie PLANTARD

Cloze, fabriquant de jeux en bois à Riaillé
Crédit : Emilie Plantard

La filière du jouet est bousculée depuis le début de la crise sanitaire en 2020, entre fermeture des boutiques et pénurie sur certains produits asiatiques. A Riaillé, Cloze fabrique des jeux en bois et doit affronter la hausse des prix de sa matière principale. Une nouvelle épreuve qui s’ajoute à celle du Covid, dont elle peine déjà à se relever.

Décidément, l’univers du jouet a perdu un peu de féérie depuis le début de la crise sanitaire. Après les confinements successifs, une pénurie menace les rayons des magasins, même si les professionnels font le maximum pour remplir la hotte du Père-Noël. Et c’est aujourd’hui la hausse des prix qui risque de faire déchanter les lutins.

A Riaillé, Sabrina et Philippe Le Coze fabriquent des jeux de construction en bois. Leur petite entreprise, lancée en 2015, a particulièrement souffert de l’année 2020, des confinements successifs et de la fermeture des boutiques qui vendent leurs produits. Pour eux, Noël est une date incontournable et celui de l’an dernier garde un goût amer. Sabrina Le Coze est co-gérante de Cloze :

"Oui, c’est la date à ne pas rater. Dans le jeu, on a 2 temps forts. Noël, axé sur Octobre, Novembre, Décembre et puis on a un 2è temps fort, c’est Pâques. Forcément, quand nos 2 temps forts sont supprimés par cette histoire de Covid, forcément pour nous ça a été négatif. On a essayé de tenir mais ce n’est pas possible. On a fait le total, il y a dû avoir entre 8 et 10 mois où toutes les boutiques étaient fermées. Ce sont nos clients principaux donc pas de boutiques, pas de commandes."

Sabrina Le Coze, co-gérante de Cloze
Crédit : Emilie Plantard

Une jeune structure fragilisée

La petite entreprise avait pourtant bien démarré, vendu jusqu’à 10.000 boîtes de jeu en 2019 et fidélisé un réseau de revendeurs, en plus d’un site de vente en ligne. Mais les épreuves se sont succédées et ont stoppé - provisoirement - cette ascension. Après le Covid en 2020, la crise du bois s’est invitée en 2021.

"2020 a été très compliquée pour nous, malheureusement on a été obligés de licencier. Il y a eu le 1er confinement, tout a été mis à l’arrêt, et puis Novembre rebelotte, 2è temps fort, Noël. Là ça a été difficile, clairement. Et puis 2021 on s’est dit allez, on repart sur de bonnes bases. Et puis non, il y a eu encore fermeture de boutiques, qui a fait que ça a encore stoppé sur le printemps toutes nos commandes. Le bois est arrivé après et là, on s’est repris encore un petit coup de matraque sur la tête en se disant, c’est pas vrai, comment va se passer Noël 2021. "

Cloze
Cloze
Crédit : Cloze
Sabrina Le Coze, co-gérante de Cloze
Crédit : Emilie Plantard

Une hausse des prix qui fait mal

Cloze s’approvisionne en bois dans les pays du Nord de l’Europe, par souci de solidité de leurs petites pièces. Prévoyants, les gérants ont réussi à anticiper et gérer les effets de la pénurie sauf... la hausse des prix, 30% en moyenne. Eux ne souffrent donc pas de problèmes de transport ou de pénurie de composants, mais, comme les autres, ils ne peuvent rien faire contre l’inflation… Sabrina Le Coz :

"Certainement que les jeux seront plus chers cette année… Vous aussi du coup ? A ben nous aussi, de toute façon notre matière principale est le bois. Notre basic, qui est la boîte avec 100 pièces, on la vendait normalement 33, 34 euros, certains magasins la vendent à 35 euros, là on est plutôt à 40 euros. On ne peut pas faire autrement et ça, nos clients l’ont très bien compris. Il ne faudrait pas qu’il y ait une autre augmentation. Là ça remettrait tout en question."

Sabrina Le Coze, co-gérante de Cloze
Crédit : Emilie Plantard

Le petit fabricant de jeux en bois naturel garde le moral. Pas assez d’effectifs pour être présents sur les marchés de Noël mais les produits sont disponibles dans les nombreuses boutiques partenaires, partout en France.