Les éleveurs de volaille sous la menace de la grippe aviaire

Publié : 7 février 2022 à 19h00 - Modifié : 8 février 2022 à 12h04 par Dolorès CHARLES

Poules en plein air
Crédit : Pixabay

Les éleveurs de volailles se rebiffent, "il y a urgence selon eux à revaloriser les contrats" face aux coûts de production à la hausse, l'allongement des vides sanitaires, et la menace évidente de la grippe aviaire. Les cas se multiplient dans l'Ouest.

Comme pour l’ensemble des filières agricoles, la filière avicole est confrontée elle aussi à une forte augmentation de ses coûts de production, avec la flambée du coût des matières premières, c’est le cas du gaz, de l’électricité au-delà de 10%, ou de l’enlèvement des volailles, + 3 à 4%, ou encore de la litière liée à l’augmentation du prix des copeaux (10% en un an). Bref les prix s’envolent et ce ne sont pas les seules difficultés des éleveurs. Il y a aussi l’allongement des vides sanitaires, période pendant laquelle ils ne produisent pas.

Pour Christophe Labour, président de la section avicole FRSEA Pays de la Loire, les contrats doivent être revalorisés.

"Il n'y a pas beaucoup de marge de main d'oeuvre parce que les GMS (Grandes et Moyennes Surfaces) ont tendance toujours à tirer les prix vers le bas. Nous, on va rencontrer les directeurs des centres Leclerc jeudi après midi et cela va être le thème de la discussion. [Est-ce qu'il faudrait une Egalim 3 ?] Non, il n'y a pas besoin d'une Egalim 3, il faut déjà appliquer l'Egalim 2, elle n'est pas appliquée aujourd'hui correctement. Les clients de l'agro- alimentaire freinent tant qu'ils peuvent pour éviter que cela se mette en place, ou en tout cas pas complètement, mais nous on veut simplement que cela soit mis en application."

Christophe Labour, président de la section avicole FRSEA PDL
Crédit : Dolorès Charles

Initialement, la loi Egalim 2 doit garantir aux agriculteurs une juste rémunération et une meilleure répartition de la valeur au sein de la filière en prenant en compte les coûts de production.  Les éleveurs réclament une revalorisation des contrats.

La menace de la grippe aviaire

Les cas de grippe aviaire se multiplient : plusieurs cas ont été recensés dans l'Ouest, dans le Morbihan, puis en Vendée (3 cas), un cas en basse-cour en Mayenne, et récemment un autre cas dans le pays de Frossay. Christophe Labour nous rappelle les conséquences pour les producteurs, à savoir "l'élimination de tout le cheptel, zone de surveillance après 2-3 kms autour du bâtiment et s'il y a d'autres élevages dans le secteur, le cas échéant cela peut être  destruction des cheptels, et puis après il y a tout le protocole de nettoyage de désinfection qui est très long et coûteux. Il y a des prises en charge de l'Etat français pour ça, et puis il y a l'aspect moral. Personne n'a envie de passer par là : nous, on n'élève pas des animaux pour les envoyer à la casse, mais on élève des animaux pour nourrir les gens, donc on n'a pas envie d'avoir ce genre de choses et on fait attention."

Christophe Labour, président de la section avicole FRSEA PDL
Crédit : Dolorès Charles

Les particuliers tout aussi concernés

Ces mesures touchent tous les détenteurs de volailles, professionnels comme particuliers, et on le sait les particuliers sont nombreux à détenir quelques poules pour leur consommation personnelle, et aussi pour "le plaisir". Après le cas de Frossay, tous les élevages, particuliers compris donc, sont recensés et informés de la situation :

"L'administration doit être en train de faire le recensement de tous les élevages, professionnels et particuliers, qui sont dans la zone, sur les communes identifiées, de 5 à 6 voire 8 communes je ne sais plus. Ils vont déjà recenser tous les élevages dans ces secteurs là (Frossay et Rouans), et puis ils vont être mis sous surveillance dans un premier temps ces élevages professionnels. Il va y avoir des analyses faites pour savoir s'il y a la présence de la maladie dans ces élevages, et si on détecte la maladie ce sera l'élimination du cheptel."

Christophe Labour, président de la section avicole FRSEA PDL
Crédit : Dolorès Charles

Tout élevage doit être déclaré

Pour les particuliers, il y a un manque d'information pour Christophe Labour, joint par Dolorès Charles : "Nous en élevage professionnel nous sommes informés depuis longtemps par les groupements avec qui on travaille, les vétérinaires, etc. et on prend des précautions. On prend des mesures de bio sécurité, même le risque zéro n'existe pas, la maladie peut passer à travers les mailles du filet... On met en place des mesures de bio sécurité mais pour les élevages particuliers, moi quand je circule avec mon véhicule dans la campagne, je vois très régulièrement des volailles non confinées !"

 

Christophe Labour, le président de la section avicole FRSEA PDL
Crédit : Dolorès Charles

Ce virus H5N1 n’est pas transmissible à l’homme. Il n’y aucun risque même pour les éleveurs qui sont au contact des volatiles contaminés et pour les consommateurs qui en mangeraient.