Les détenus bretons, mieux accompagnés à leur sortie de prison

Publié : 3 juin 2022 à 10h43 par Dolorès CHARLES

Liberté retrouvée
Liberté retrouvée
Crédit : Pixabay

"Bonne nouvelle" pour les détenus, ils seront mieux accompagnés en amont de leur sortie de prison dans le Morbihan. Le SPIP 56, la CAF et la CPAM ont décidé de signer une convention pour améliorer l’accès aux droits (notamment sociaux) des personnes incarcérées.

Le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation du Morbihan, la Caisse d’allocation familiale et la Caisse Primaire d'Assurance Maladie viennent de signer une convention partenariale pour améliorer l’accompagnement de la libération des détenus. A partir de début juin, les organismes cités (CAF et CPAM) interviendront une fois par mois en détention pour informer les détenus sur leurs droits à la sortie, mais pas que. Un élément essentiel de la prévention de la récidive pour Loïc Kapinsky, directeur du SPIP 56, interrogé par Nolwenn Even : "c'est un moment crucial parce que ce sont des éléments de prévention de la récidive majeure. On ne peut pas imaginer qu'une personne détenue puisse sortir sans solution d'hébergement, sans projet professionnel, et sans une situation à jour sur le plan de l'accès au droit commun, et notamment des droits sociaux...

Bien souvent les personnes que l'on reçoit dans nos établissements pénitentiaires, il faut s'imaginer qu'elles ne sont pas à jour en termes de droit. Certaines ne sont pas immatriculées à la Sécurité Sociale, d'autres ont perdu leur carte vitale. Certaines ne sont pas au courant de ce à quoi elles peuvent prétendre. J'ai arrêté de compter le nombre de fois où les personnes détenues qui pouvaient être éligibles au RSA, et qui ne percevaient pas le RSA avant la sortie de la détention."

Loïc Kapinsky, directeur du SPIP 56
Crédit : Nolwenn Even

Un suivi personnalisé

Ce dispositif existe ailleurs en France, le Morbihan rattrape ainsi son retard avec ce partenariat. Ces temps d’échange seront également l’occasion de personnaliser le suivi. Objectif, intervenir au moins un mois à l’avance pour favoriser la réinsertion. Pour Loïc Kapinsky, directeur du SPIP 56, "cela sera le moment de cibler des situations complexes, des personnes qui vont avoir besoin d'être accompagnées de manière un peu plus étroite en prévoyant un rendez-vous post libération, pour ces personnes qui vont nécessiter un accompagnement complet. Cela permettra de mieux individualiser la préparation à la sortie de ces personnes..."

Les premières interventions de la Caf et la CPAM dans les maisons d’arrêt devraient avoir lieu à compter de la mi-juin. "Nous interviendrons sur un mois, dès lors qu'une personne détenue aura une date de libération, si la CAF et la CPAM interviennent le 5 juin par exemple, on va identifier tous les détenus jusqu'au 5 juillet suivant."

Enfin, la CPAM va s’assurer que les détenus puissent poursuivre les soins à leur sortie de prison. Un référent avec un numéro de contact d’urgence sera donné » aux personnes libérées.

Loïc Kapinsky, directeur du SPIP 56
Crédit : Nolwenn Even