Centres de vaccination : le bras de fer entre Paris et les villes
Publié : 28 décembre 2021 à 13h24 - Modifié : 29 décembre 2021 à 12h11 par Dolorès CHARLES
Dans la lutte contre le Covid, le Gouvernement a tranché hier soir : il n'y aura pas de contraintes supplémentaires, mais une quasi obligation de se vacciner au plus vite et massivement. Mais le financement des centre de vaccinations pose question.
Sur le terrain, depuis le début de la pandémie, ce sont aux collectivités locales de mener la bataille avec notamment la mise en place des centres de vaccination. Au frais de qui ? C'est la question. A Pornic, le maire Jean-Michel Brard estime que l'Etat ne prend pas assez en considération les dépenses des communes concernées :
"L'ARS, les services de l'Etat, financent tout ce que l'on a en facture indirecte, par exemple si on prend une société de sécurité, c'est remboursé ! Par contre toutes les heures de personnel pour transférer, ouvrir et faire le nettoyage du centre de vaccination, c'est pour nous... donc avec les impôts des concitoyens, avec nos personnels. Et toutes les heures de personnel ne sont absolument pas compensées. La salle, c'est tout un complexe sportif qui est bloqué depuis des mois et c'est vrai que les fluides, l'électricité, l'éclairage, le chauffage, l'usure (ne sont) pas pris en compte et ce sont des choses qui nous coûtent. Pendant ce temps-là, toute notre vie associative est aussi à l'arrêt. Les vide-greniers, les lotos, qui permettent d'alimenter des budgets pour nos associations, sont à l'arrêt. Si elles n'ont pas de recettes, elles viennent voir le maire pour demander que j'augmente les subventions, donc indirectement ce sont des charges."
Le maire de La Baule réclame 400 000 euros
Récemment, Franck Louvrier, le maire LR de la Baule, a réclamé 400 000€ à l'Agence Régionale de Santé, une somme correspondant aux heures passées par les employés municipaux dans le centre de vaccination. Mais l'ARS Pays de la Loire n'a pas l'intention de sortir le chéquier pour ces frais-là. Benoit James, conseiller du directeur général de l'Agence interrogé par Charles Guyard :
"On a passé des conventions avec chaque collectivité porteuse de centre de vaccination. Tout ce qui a été du surcoût en lien avec de l'investissement, de l'achat de matériel, avec de la location de salle potentiellement, du gardiennage, de la sécurité, tout ceci a été pris en charge par l'agence. La mairie, si je prends l'année 2021, elle a fait son budget en fonction de la paye de ses agents, peu importe entre guillemets le travail que ces agents effectuaient, c'est pour ça que ce n'est pas un surcoût pour elle. Si on remboursait ce coût-là, ça ferait payer deux fois les contribuables. Une première fois via les impôts locaux pour que la municipalité paye ses agents... et une deuxième fois en remboursant les centres de vaccination, ce n'est pas possible juridiquement."
Pour la seule année 2021, l'ARS des Pays de la Loire a financé quelque 80 centres de vaccination déployés dans les cinq départements de la région ligérienne, pour un total de 11 millions d'euros.