Les célèbres brise-lames de Saint-Malo seront remplacés et certains vendus
Publié : 20 octobre 2021 à 7h45 - Modifié : 20 octobre 2021 à 7h48 par Dolorès CHARLES
Ils sont emblématiques de Saint-Malo, et les habitants comme les visiteurs y sont souvent très attachés : les fameux brise-lames, qui protègent la digue, vont être en partie remplacés, au niveau de la plage du Sillon.
Un millier de ces pieux en chêne, des troncs entiers installés il y a 200 ans, vont être déposés, et 500 seront réformés, remplacés par de nouveaux pieux.
Le mystère planait sur le devenir des pieux déclassés, propriété de l'Etat, et qui suscitaient les convoitises. Finalement, l'Etat accepte de les céder à la ville de Saint-Malo pour un euro symbolique. Et la ville, que veut-elle en faire ? La réponse - au pied des brise-lames - de Gilles Lurton, maire de Saint-Malo : "elle en prendra une partie pour la décoration de son patrimoine local. On peut imaginer tout type de décoration, dans les jardins publics, sur certains rond-points, dans des cours d'établissements scolaires... On peut tout imaginer, nous n'avons pas encore décidé de ce que nous ferons mais nous en conserverons une bonne partie pour le patrimoine de Saint-Malo, et puis peut-être une autre partie pourra être vendue, l'Etat a donné son accord pour cela."
Qui serait-intéressé pour en acheter ?
Une partie des brise-lames ira donc décorer des espaces publics de Saint-Malo : jardins, rond-points, écoles... Mais une partie sera sans doute proposée à la vente. Qui pourra en acheter, et selon quelles modalités ? La réponse de Gilles Lurton : "rien n'est encore décidé à ce sujet, mais si une vente est organisée, elle sera à destination des citoyens, et le profit de cette vente devra servir à la restauration d'éléments du patrimoine de Saint-Malo. Tous les ans nous menons des travaux importants sur les remparts de la Ville, cette vente nous aidera à réaliser ce type d'investissements."
Début des travaux le 8 novembre
Les brise-lames font partie intégrante du paysage et de la personnalité de Saint-Malo. Un aspect entièrement pris en compte pour la réalisation des travaux, qui démarrent dans une quinzaine de jours, le 8 novembre. La méthode employée sera d'ailleurs très proche de la méthode du 19ème siècle, comme l'explique Manuel Rott, ingénieur d'études au cabinet Antea Group :
"Les grumes que l'on va apporter font 7 m de longueur en tout, il y aura environ 2,50 m dans le sable et dans l'enrochement, et 4,50m qui dépasseront. Les pieux actuellement sont bloqués dans un ensemble de blocs - d'enrochements. L'idée est d'enlever tous les blocs, pour enlever les pieux, terrasser, remettre les pieux et remettre des enrochements qu'on va compacter autour des blocs. Dans un souci d'esthétique, les pieux ne seront pas mis de façon complètement rectiligne, mais à peu près à l'identique de ce que l'on a actuellement."
Les nouveaux pieux... seront locaux
Les 500 nouveaux pieux, 500 troncs d'arbres, seront prélevés dans des forêts de l'Ouest, comme l'explique Sandrine Mary, de la DDTM 35 (Direction des Territoires et de la Mer) : "il y en a sur Laval, sur Ploërmel et sur Rouen. C'est du chêne à 100%. Après, on a fait en sorte que ce soit des grumes qui ont des noeuds, qui sont "moches", pour avoir une forme qui respecte ce que l'on a aujourd'hui. Bien entendu, on ne pourra pas immédiatement avoir le brise-lame que l'on connaît maintenant : il a fallu 200 ans pour que la mer, avec les assauts répétés, puisse former ces brise-lames. On aura un petit pourcentage de grumes neuves et droites, qui seront mélangées avec les diformes, et celles que l'on va réutilisées, pour garder l'esprit que l'on a aujourd'hui."
Les travaux de remplacement des brise-lames débuteront le 8 novembre, et devraient s'achever début février 2022.