Les buralistes réussissent leur diversification

Publié : 6 mai 2022 à 7h19 par Dolorès CHARLES

Bureau de tabac - Hippodrome de Pledran
Crédit : Yann Launay

Le plan de transformation des buralistes a été lancé en 2018, et force est de constater que le bilan est plutôt positif à cette heure. La preuve en est, le nombre de buralistes est désormais stabilisé, dans l'Ouest comme en France. Reportage dans les Côtes-d'Armor avec Yann Launay.

Vous avez peut-être pris l'habitude de vous rendre dans un bureau de tabac pour payer vos factures de cantine, vos amendes, ou pour une opération sur votre compte bancaire : autant de services apparus ces dernières années, dans le cadre du "plan de transformation des buralistes". Un plan assorti d'aides financières, lancé en 2018 pour enrayer les fermetures de bureaux de tabac. Ce plan s'achève dans quelques mois, et le président de la Confédération des buralistes était hier (jeudi 5 mai) dans les Côtes d'Armor, pour un premier bilan.

Le buraliste est l'une des réponses

Philippe Coy souligne que le nombre de buralistes est désormais stabilisé, dans l'Ouest comme dans toute la France, et que certains chiffres d'affaire sont repartis à la hausse. Pour le président de la Confédération, les buralistes sont bien partis pour réussir leur diversification et retrouver une place de commerces indispensables : "On a un rôle d'acteurs de l'économie locale, de lien social, de créateur d'emplois. Un lieu important, au moment où on parle de fracture du territoire, de fracture sociale, je pense que le buraliste est une des réponses. On le voit avec le développement de services notamment publics, que ce soit la Poste, que ce soit le paiement de proximité. On s'adapte, on ne se renie pas... Des fois on nous dit "mais vous faites n'importe quoi"... Non : il y a 20 ans, on venait acheter sa vignette automobile chez le buraliste."

Philippe Coy
Crédit : Yann Launay

"Aujourd'hui on capte la clientèle"

Sur 23 500 buralistes en France, 5 300 ont bénéficié d'une aide financière, et ont pu ajouter plusieurs cordes à leur arc : c'est le cas de l'Hippodrome, à Plédran, près de Saint-Brieuc, dont la gérante Véronique Vergier se félicite d'avoir pu bénéficier de l'aide à la transformation : "Aujourd'hui, après 2 ans et demi de recul, on est à + 30% de chiffre d'affaire. On est un bar-tabac-loto-PMU-presse, on fait la banque, le compte Nickel, on fait les timbres amendes dématérialisés, on fait la Poste, on vend les timbres, de la vente à emporter, du snacking, la cigarette électronique... Aujourd'hui on capte la clientèle, et on voit entre 1000 et 1200 personnes par jour..."

Bureau de tabac Hippodrome de Pledran (22)
Crédit : Yann Launay
Véronique Vergier
Crédit : Yann Launay

La diversification n'est pas terminée

Pour Philippe Coy, la diversification n'arrive pas encore à son terme : l'offre de services pourrait encore s'étoffer, dans les années à venir : "Demain on pourra aussi payer peut-être les factures du quotidien, mais plutôt du secteur privé : factures d'énergie ou d'autres prestations, parce qu'on est un lieu de convergence et d'amplitude horaire très large... Il y a du sens aujourd'hui à avoir dans un lieu du quotidien beaucoup d'offres. Ce n'est pas le bazar, pour moi c'est plutôt l'image du drugstore : vous avez oublier votre cordon de téléphone, vous pouvez en acheter un chez un buraliste, récupérer un colis, récupérer un panier gourmand que vous avez acheté, récupérer un panier de légumes que vous avez acheté chez un agriculteur local : on a un plan ambitieux avec la FNSEA sur les circuits courts..."

Philippe Coy
Crédit : Yann Launay

Le plan de transformation doit s'achever à la fin de cette année, mais la Confédération des buralistes compte le prolonger, en accord avec le gouvernement.