Les AESH se mobilisent un peu partout dans l'ouest

Publié : 6 avril 2022 à 8h34 - Modifié : 6 avril 2022 à 8h42 par Dolorès CHARLES

Manifestation des AESH mardi 5 avril à Nantes
Crédit : Alexis Vivier

Les AESH se sont mobilisées hier (mardi 5 avril) à Nantes et dans d'autres villes de l'ouest pour dénoncer leur situation professionnelle, leur contrat précaire et leurs conditions de travail au contact des enfants en situation de handicap.

L’intersyndicale FSU, CGT, SUD-Solidaire, SNALC et SNCL a lancé un appel au rassemblement hier (mardi 5 avril 2022) à Nantes, où plusieurs dizaines de personnes se sont réunies devant la préfecture de Loire-Atlantique, pour dénoncer la précarité des AESH (Accompagnants d'élèves en situation de handicap). Ces assistant-es spécialisé-es en milieu scolaire sont essentiel-les pour l’inclusion des élèves handicapés dans les classes. Soutenu-es par des enseignants et des parents d’élèves, ils ou elles (souvent elles) dénoncent le manque de moyens engagés par l'État pour répondre aux objectifs de l’Education nationale sur la scolarisation de ces élèves.

Un manque de considération pour Elise, AESH depuis 15 ans, qui peine à garder confiance en l’avenir, et qui s'est confiée à Alexis Vivier.

"C’est difficile de se projeter, on aime notre métier mais on a aussi du mal à l'apprécier avec de telles conditions de travail. Entre le salaire trop bas et les contrats à temps partiel systématique, le secteur a du mal à recruter des AESH. De plus, on vient d’apprendre que les budgets sont clôturés pour cette année. C’est désespérant de se dire que beaucoup d’enfants ne sont pas accompagnés et qu’il n’y pas d’argent prévu pour eux. On a du mal à croire comment c’est possible !"

Elise, AESH depuis 15 ans
Crédit : Alexis Vivier

Des professionnels en colère

Très souvent ces postes d'AESH sont occupés par des femmes : elles dénoncent un manque de moyens pour répondre aux recrutements nécessaires, mais aussi leur situation professionnelle. Ces contrats à temps partiel offrent trop souvent des rémunérations en dessous de 1.000 euros. Une situation qui pénalise les enfants (en situation de handicap) et leurs parents, comme Aurélie, mère d’une petite fille trisomique et scolarisée grâce au suivi d’une AESH.

"C’était important pour ma fille et moi d’être là, car on se sent méprisées. Ne pas permettre à des enfants qui réussissent à l’école grâce à l’accompagnement, de leur enlever ça (un meilleur accompagnement), on finit par croire que la finalité est de nous pousser à garder nos enfants à la maison. Le risque, c’est de mettre les enfants en situation de handicap en difficulté, les enseignants mais aussi leurs camarades de classe. Tout ça parce qu’on n’a pas mis les moyens nécessaires."

Mobilisation des AESH - avril 2022
Crédit : Alexis Vivier
Aurélie,
Crédit : Alexis Vivier

Le préfet a refusé la demande d’audience formulée par les syndicats présents à Nantes. A l’issue du rassemblement, une réunion s’est tenue pour évoquer la suite de la mobilisation. D'autres mobilisations du même genre ont eu lieu avec à chaque fois quelques dizaines de personnes que ce soit à Quimper, Lorient, Saint-Brieuc, Laval ou Rennes.