Thé breton : première grande récolte en vue à Camors

Publié : 20 mai 2022 à 12h53 - Modifié : 20 mai 2022 à 12h59 par Dolorès CHARLES

Thé de France - plantation Camors
Crédit : Yann Launay

Demain samedi (21 mai), c'est la Journée internationale du thé. L'occasion de découvrir le thé "made in Bretagne", car oui dans la région le thé se cultive, se développe, et s'apprécie.

En marge de la Journée Internationale du Thé ce samedi 21 mai, intéressons-nous à sa culture en Bretagne? Ce ne sont plus seulement quelques plants anecdotiques installés dans un coin de jardin mais il s'agit de projets plus ambitieux, qui se développent et se multiplient dans la région. L'un des plus avancés est porté par la jeune société "Thé de France", créée à l'origine par des membres d'une même famille. Quelques hectares de théiers ont été plantés dans le Morbihan, avec l'objectif de produire, à terme, plusieurs centaines de kilos de thé bio dans les années qui viennent.

La première récolte

Jean d'Estaintot, directeur technique de Thé de France, nous fait découvrir la plantation de Camors, où les plants ont entre 3 et 5 ans, et où se prépare la première grande récolte : "On le sait, en Bretagne, le sol est acide, et le thé est une plante acidophile, le thé est un camélia. Ici, vous avez en gros 5000 plants, là on a un champ orienté est-ouest, bien protégé. Le thé pousse bien, il y a plusieurs types de thé, au fur et à mesure on marquera les plants qui semblent résister le mieux, pour une production pérenne, régulière, sans surprise."

Jean d'Estaintot, directeur technique de Thé de France
Crédit : Yann Launay

Une production locale plutôt que d'importer !

Thé de France s'est associé avec les boutiques "Tea & Compagnie" (présentes à Vannes et Rennes), pour vendre la récolte localement, mais quel sera la qualité, la personnalité de ces thés produits en Bretagne ? "Le thé est bon, il n 'est pas du tout acide, il n'a pas d'arrière-goût, le thé vert a priori est très bien, pour les spécialistes : les gens considèrent que ce sont des feuilles de qualité, qui font du thé de qualité... On est capable de faire du thé en Bretagne, autant en profiter, et faire des circuits courts. On voit le problème du blé avec cette guerre en Ukraine, on voit le problème de plein d'approvisionnements. (Il faut) Remettre de la production locale qui fait sens, plutôt que d'importer du bout du monde..."

Jean d'Estaintot
Crédit : Yann Launay
Jean d'Estaintot, directeur technique de Thé de France
Crédit : Yann Launay

Le thé breton est de qualité

Si les terres bretonnes peuvent se prêter à la culture des théiers, Jean d'Estaintot ne le cache pas : c'est un défi à relever, une production exigeante, qui demande attention et main d’œuvre :

"On a eu l'année dernière une attaque d'herbe assez vicieuse, on a mis un mois et demi à éradiquer toutes ces plantes. Ensuite il y a beaucoup de taille, pied par pied, plant par plant : c'était les journées à 4 pattes, pour tailler le thé. Après il restera à voir exactement à quel prix on peut espérer vendre notre production, pour que l'entreprise soit pérenne... Si d'ici 3 -4 ans on vend du thé et on s'aperçoit qu'on n'arrive pas à dépasser l'investissement ou à faire du bénéfice, on s'arrêtera là. Mais je n'ai pas beaucoup d'inquiétude, parce que le thé est de qualité."

Jean d'Estaintot, directeur technique de Thé de France
Crédit : Yann Launay

Pour découvrir ce thé breton, s'initier à la cueillette et à la fabrication sur toute une journée, rendez-vous à Camors, ce samedi (21 mai). Toutes les infos sur le site de Tea & Cie : www.teacie.com