Ségur de la Santé en Bretagne, 855 millions d'euros
Publié : 28 novembre 2021 à 21h32 - Modifié : 28 novembre 2021 à 21h39 par Dolorès CHARLES
Le ministre de la Santé Olivier Véran était avant-hier (samedi) à Brest pour rassurer la population face à la 5è vague, et défendre aussi le Ségur de la Santé et la somme allouée à la région Bretagne pour améliorer les conditions de travail des soignants.
855 millions d'euros : c'est la part du Ségur de la santé qui revient à la Bretagne. Une enveloppe qui viendra aider au financement de projets, dans les 10 ans à venir, pour aider au développement et à la rénovation des hôpitaux et des Ehpad. 23 projets ont déjà été retenus par l'Agence régionale de santé Bretagne. Un engagement financier de l'Etat qui devrait changer la donne, pour Olivier Véran, le ministre de la Santé qui était en déplacement ce vendredi à Brest :
"C'est vraiment un volet essentiel du Ségur de la Santé, que ce Ségur de l'investissement, qui vient compléter le Ségur des salaires, ici en Bretagne ce sont plus de 100 000 soignants, qui ont d'ores et déjà bénéficié de près de 200 euros net en plus, par mois, avec au premier janvier une augmentation encore significative... et qui vient également compléter l'autre volet du Ségur, tout aussi essentiel à mes yeux, qui consiste à restaurer du dialogue, de la démocratie interne, au sein des établissements."
Le médico-social exclu du Ségur : Gabriel
Mais le Ségur des salaires, dont se félicite Olivier Véran, certains soignants s'en estiment anormalement exclus. C'est le cas par exemple de Gabriel, qui travaille dans un EPMS, un établissement public médico-social, et qui comme ses collègues n'ont pas bénéficié d'augmentations de salaire, alors qu'ils appartiennent à la fonction publique hospitalière : "un coup, on est soignant, quand il faut se faire vacciner ou quand il faut venir bosser, au premier confinement, sans aucune mesure pour se protéger, là on est soignant. Mais quand on annonce des augmentations salariales, là on n'est plus soignant. Je suis éducateur technique spécialisé, on commence entre 1300 et 1400 euros net par mois, et pour monter les échelons, c'est compliqué. Je ne parle même pas des catégories C, les agents d'entretien ou de maintenance, qui touchent un salaire de misère."
Il faut doubler les salaires
Ces enveloppes financières vont permettre d'améliorer les conditions de travail et les conditions d'accueil des patients. Elles sont saluées par le personnel soignant, mais elles ne suffiront pas, pour Thomas Bourhis, infirmier et secrétaire générale CGT au CHU de Brest. Pour lui, il faut aller plus loin : "concrètement, cela passe en priorité par les effectifs : on ne peut plus fonctionner avec des effectifs minimum dans les services. Cela passe par un grand plan d'embauches. Là on a une perte d'attractivité : même avec les revalorisations du Ségur, plus personne ne veut venir travailler à l'hôpital... Donc il faut doubler les revalorisations salariales, il n'y a pas d'autre choix."