Le SDIS 29 prêt pour affronter les feux de forêts de l'été !

Pour ne pas revivre les incendies de l'été dernier, le Finistère renforce son dispositif de lutte contre les feux de forêt. Avec des véhicules, des hommes, de la formation, de nouveaux protocoles, et de nouvelles conventions. Pas question de temporiser : des moyens supplémentaires sont d'ores et déjà opérationnels, ou le seront dans les semaines qui viennent, comme le souligne Maël de Calan, président du Conseil départemental du Finistère au micro de Yann Launay. "Le Finistère s'est rendu compte l'été dernier qu'il n'était pas épargné par les feux de grande ampleur, que les conséquences du changement climatique délétère s'accéléraient et qu'il avait une guerre de retard... sur le plan du matériel, le plan de formation des hommes et sur le plan des tactiques ou la manière dont les hommes se servent du matériel.

"L'enjeu était de réagir très vite en moins d'un an pour être prêts pour l'été 2023 !"

Il fallait réagir vite : personne n'aurait compris dans le Finistère qu'on se contente de regarder passer les trains ou qu'on écrive un plan qui aurait produit des effets dans trois, quatre ou cinq ans. Il fallait être prêt dès cet été pour le cas où la sécheresse se reproduirait ou les incendies reviendraient." Les pompiers finistériens ont reçu de nouveaux camions "CCF" - camions citernes feux de forêt. Des moyens aériens, basés dans le Finistère, viennent aussi renforcer le dispositif :  "l'arrivée en juillet ou en août, d'un hélicoptère bombardier d'eau pour larguer 1000 litres d'eau toutes les 5 à 7 minutes et  intervenir dans tout le Finistère en moins de dix minutes. Il pourra aussi être mis à la disposition des autres départements bretons et servira essentiellement à éviter que les petits feux ne deviennent grands...

Pour les journées les plus chaudes et dangereuses, il y aura un ULM qui volera au dessus du Finistère pour détecter le plus tôt possible les fumées d'incendies. L'an passé, entre le moment où les incendies des Monts d'Arrée se sont déclenchés et le moment où l'alerte a été donnée au Codis à Quimper, il s'est passé que quinze minutes. L'enjeu est de réduire ce temps pour intervenir plus rapidement."

La détection automatique des incendies

Le département du Finistère, comme d'autres départements français, se tournent vers la détection automatique des incendies : des caméras de haute précision, couplées à un ordinateur, pourront interpréter en temps réel les images et donner l'alerte. Elles seront placées dans les massifs forestiers à risque. L'objectif est aussi de renforcer la réactivité et la coordination de l'ensemble des acteurs concernés : pompiers, agriculteurs, parcs naturels, ou encore  agents de l'Office national des forêts, dont le concours peut s'avérer précieux

Paul Sansot, responsable territorial ONF Morbihan - Finistère sud : "le SDIS doit savoir où est ce qu'il peut rentrer ou est-ce que les camions peuvent se retourner, et où est ce qu'ils peuvent trouver de l'eau ... C'est essentiel qu'ils aient ces données très rapidement parce que nous, on l'a donc autant que le Sdis l'ait à disposition pour ces interventions et qu'il ait aussi des contacts référents chez nous, qu'il soient appelés au moment de l'incendie et qu'ils puissent venir sur le centre d'opérations de secours pour conseiller le Sdis et dire là où il faut aller, préciser les accès et les espèces protégées, etc."

Trois zones majeures à préserver

Une carte des communes finistériennes particulièrement exposées a été établie. Les trois zones majeures correspondent sans surprise aux Monts d'Arrée, à la presqu'île de Crozon et aux Montagnes noires. Ces massifs seront classés officiellement "massifs à risque" dans les semaines qui viennent.

Stéphane Buron, directeur de la DDTM 29 - Direction des territoires et de la mer : "cela va permettre de développer au sein de ces massifs des mesures particulières, des servitudes qui vont nous permettre de faire passer des pistes, pour permettre aux pompiers de lutter contre les incendies, mettre en place des hydrants ou des réserves d'eau pour alimenter les sapeurs pompiers, imposer des mesures de débroussaillement. Les feux se propagent énormément par les broussailles, par la petite végétation et le fait de débroussailler limite énormément sauf grands vents les aléas."

Dans le Finistère comme ailleurs, l'accent va être mis sur le débroussaillage, qui concerne les collectivités, les services de l'Etat comme les particuliers mais attention, il ne s'agit pas de détruire la végétation basse sans discernement : il ne s'agit pas "de débroussailler partout, mais de façon très localisée autour des habitations, le long des voies de communication", précise Stéphane Buron.

Quatre camions citernes feux de forêt ont rejoint le Finistère. Un hélicoptère bombardier d'eau y sera aussi basé, en juillet et août, pour intervenir plus rapidement sur les départs de feu, et pour donner l'alerte le plus rapidement possible, un ULM sera chargé de survoler le département cet été, les jours où le risque sera maximum.

Les cartes du SDIS ont été réactualisées. Les pompiers pourront s'entraîner sur simulateur 3D avec des images des forêts bretonnes, et nom des images des forêts méditerranéennes. Des conventions ont été signées avec les employeurs de pompiers volontaires, pour libérer leurs salariés plus facilement. Enfin des exercices grandeur nature sont programmés dans le Finistère avec tous les acteurs : premières manœuvres prévues le 22 juin.