Le navigateur Gérard d'Aboville revient d'Ukraine

Publié : 18 mars 2022 à 7h35 - Modifié : 18 mars 2022 à 7h39 par Dolorès CHARLES

Manifestation pour défendre l'Ukraine
Crédit : Pixabay

Mission accomplie pour Gérard d'Aboville et Georges-Philippe Fontaine, ils sont sur la route du retour. Partis en Ukraine, les deux hommes ont déposé du matériel médical et reviennent avec deux réfugiées.

Le navigateur, organisateur de la Semaine du Golfe, Gérard d'Aboville et le médecin de Quimper Georges-Philippe Fontaine ont livré une tonne et demie de matériel médical et de produits d'hygiène à Lviv, en Ukraine. Une cargaison transportée dans un 4x4 et sa remorque, depuis Vannes. Un voyage humanitaire rapidement mis sur pied mais soigneusement préparé, comme l'explique Gérard d'Aboville, à Yann Launay :

"Notre mission était en deux parties, une première partie : livrer à l'hôpital des médicaments, et la deuxième partie de notre mission : on a été près de la gare de Lviv, là où beaucoup de réfugiés sont entassés dans des dortoirs, pour livrer des produits pour les enfants et des produits d'hygiène. On peut passer la frontière entre la Pologne et l'Ukraine sans difficulté particulière, il faut un certain nombre de documents, et comme on avait là-bas quelqu'un qui nous attendait, c'était plus facile. J'insiste sur la nécessité d'organiser en amont : on ne part pas le nez en l'air avec du sucre et je ne sais quoi... On part avec des choses dont les gens ont besoin, et avec une adresse..."

Gérard d'Aboville
Crédit : Yann Launay

Toutes ces petites actions aideront ce peuple à se libérer

Les deux hommes ne sont pas partis "au hasard", avec de l'aide humanitaire : le docteur Fontaine était en contact avec les médecins d'un hôpital de Lviv : "Avec les contacts qu'on a pris, on a pu avoir une idée précise des besoins : des médicaments et du matériel tactique (garrots tourniquets, pansements hémostatiques..) et puis des médicaments globaux, parce que dès le début du conflit, ce pays s'est retrouvé désorganisé, dans la logistique et les transports, malgré l'aide internationale qui afflue, les transferts se font mal. Ils avaient des besoins dans cet hôpital que je connaissais et on a pu leur apporter. En sachant que ce qu'on a fait représente une toute petite partie des besoins exprimés, c'est quand même symbolique de montrer qu'on peut agir pour la liberté, c'est une valeur à laquelle en France on est attaché. C'est la multiplication de ces petites actions qui aideront ce peuple à se libérer."

Georges-Philippe Fontaine
Crédit : Yann Launay

Les deux hommes ne voulaient pas rentrer "à vide" : ils ont donc proposé de transporter des réfugiés vers la France : "On n'est pas parti avec un mini-bus, donc on ne pouvait en ramener que deux ou trois. On a décidé de rentrer avec deux dames d'un certain âge, dont on a estimé qu'elles auraient eu plus de difficulté à vivre les privations. Une est accueillie à Perpignan, et l'autre vient avec moi jusqu'à Quimper : son accueil est organisé, la communauté ukrainienne l'attend, c'est géré avec la ville de Quimper, la préfecture et la présidente du tribunal, pour tout ce qui va être papiers, autorisation de séjour etc..."

Georges-Philippe Fontaine
Crédit : Yann Launay

Je reviendrai me battre aux côtés de mon mari

Sur place, à Lviv, Gérard d'Aboville a été marqué par la dignité et la détermination des Ukrainiens : "on a discuté avec une femme, qui nous disait : "j'ai mes deux enfants, je les emmène en France, à Marseille, où elle avait un contact, et après je reviens ici me battre aux côtés  de mon mari"... Ce sont des gens très confiants dans leur capacité à tenir tête aux Russes, car eux vont défendre leur terre pied à pied. Evidemment, les Ukrainiens n'ont pas le même matériel, mais tant qu'ils auront suffisamment de munitions, les Russes ont du souci à se faire."

Gérard d'Aboville
Crédit : Yann Launay

Gérard d'Aboville et le docteur Georges-Philippe Fontaine sont sur le chemin du retour, avec ces deux réfugiées ukrainiennes dont l'une sera accueillie à Quimper. Ils n'excluent pas de repartir pour l'Ukraine dans les semaines qui viennent, avec peut-être un chargement de matériel médical plus conséquent.