Montoir-de-Bretagne. Le maire Thierry Noguet demande la fermeture administrative de l'usine Yara

Las des problèmes à répétition concernant Yara, le maire de Montoir-de-Bretagne, Thierry Noguet, demande la fermeture administrative de l'usine d'engrais. Une nouvelle demande qui survient après la panne d'électricité survenue sur le site, vendredi dernier. Il a fallu attendre deux heures avant que le groupe électrogène de secours ne soit mis en route. Pendant ce laps de temps, la cuve d'ammoniac est montée en pression, ce qui aurait pu être dramatique. En Lituanie, en 1989, l'explosion d'un bac d'ammoniac a provoqué des morts, des blessés et l'évacuation de 30 000 personnes.

"J'en ai un peu ras le bol de cette mise en sécurité qu'on demande et qui n'est pas assurée aujourd'hui"

Un risque que l'élu de Montoir refuse de prendre. Il demande d'ailleurs plus de transparence quant aux résultats d'analyses effectuées par la Préfecture de Loire-Atlantique, suite au rejet de polluant dans la Loire... car ils n'ont toujours pas été publiés. "Cette panne, en fin de compte, a fait monter la pression au niveau du bac d'ammoniac qui a entraîné... une énième fois des rejets des eaux industrielles dans la Loire. Toujours pareil, on n'a pas beaucoup de communication, on nous dit qu'il y a eu des analyses et qu'à première vue il n'y avait pas trop de dégâts mais j'en ai un peu ras le bol de cette mise en sécurité qu'on demande et qui n'est pas assurée aujourd'hui. La conciliation avec les dirigeants de Yara il y en a marre... J'attends de la transparence au niveau des informations et les résultats des analyses. Or on n'a rien pour l'instant. Le Sous-Préfet ou le Préfet doit convoquer un comité de suivi de site lié à l'incident et j'attends... Je suis dans l'expectative là-aussi."

"Franchement, le dernier incident ne me rassure pas !"

L'usine, trop vétuste devrait être remise aux normes depuis de nombreuses années. La direction a préféré stopper la production d'engrais dans les prochains mois et faire du site un lieu de stockage plutôt que de se remettre aux normes... supprimant au passage 139 emplois. Les salariés ont proposé un plan B pour notamment remettre aux normes l'usine. Une très bonne initiative selon Thierry Noguet, qui a pourtant été rejetée par la direction. "Franchement, le dernier incident ne me rassure pas et le plan B, présenté par les salariés à tous les élus, paraissait tenir la route. Je pense que les salariés ont fait un énorme travail avec un cabinet externe. La mise de fond est cohérente par rapport à ce que propose Yara dans la continuation d'activité en étant "une usine de stockage". A suivre mais, là je sais que la direction a rejeté la proposition des salariés,donc on va voir ce que va dire le cabinet mandaté par le gouvernement."

Un cabinet d'expertise mandaté par le gouvernement doit effectivement étudier ce plan B des salariés. Lorsque les conclusions auront été rendues, les élus locaux pourront rencontrer un ministre pour en savoir plus sur la suite des événements.