Le Covid-19 et son nouveau variant Eris, invités des vacances d'été !

Publié : 20 août 2023 à 22h42 - Modifié : 21 août 2023 à 8h11 par Dolorès CHARLES

Test Covid Enfant - illustration
Crédit : Yann Launay

Le Covid-19 fait son retour cet été, avec le nouveau variant ERIS. Un vaccin capable de le cibler devrait être disponible dès septembre. Et en octobre, une campagne de vaccination sera proposée en France aux personnes à risques, mais elle restera ouverte à toutes celles qui le souhaitent. Le point avec un spécialiste du CHU de Rennes, Vincent Thibault, chef de service du laboratoire de virologie.

Vous l'avez peut-être constaté autour de vous : les cas de Covid se multiplient, à nouveau, dans l'Ouest comme dans toute la France. Pourquoi ce rebond en plein été ? Faut-il y voir une plus grande efficacité du variant EG.5 "Eris" dans la contamination ?

La réponse du professeur Vincent Thibault, chef de service du laboratoire de virologie au CHU de Rennes, interrogé par Yann Launay : "je suis surpris de voir que cela se transmet aussi bien durant l'été, en particulier lorsqu'il fait chaud, même si en Bretagne on n'a pas été forcément gâtés par la météo, mais les Fêtes de Bayonne ont été l'occasion de voir une vraie ascension de la contamination par le virus... On voit bien qu'un virus qui doit se transmettre va se transmettre quelles que soient les conditions climatiques. Là ce qui a joué dans la transmission, c'est probablement le rassemblement festif, l'été et effectivement, le nouveau variant EG5.1 ou ERIS (* et **) qui a émergé récemment dans le monde entier, et pas qu'en France, échappe aux réponses immunitaires. C'est la vie même des virus, c'est de s'adapter à la population rencontrée."

(*) Le variant ERIS a été ajouté le 15 juillet dernier à la liste des variants à surveiller par l'Organisation mondiale de la santé - OMS).

Vincent Thibault, virologue au CHU de Rennes
Crédit : Yann Launay

Faut-il s'inquiéter devant ce rebond et la progression du variant Eris ?

Pas forcément, pour le professeur Thibault, qui souligne que les formes graves restent rares : "Tant qu'on maîtrise la situation puisqu'il n'y a pas d'augmentation des cas d'hospitalisations, d'engorgement des urgences, on va rester calme. Il faut être vigilant mais aujourd'hui, dans le monde, je n'ai pas vu de choses qui permettaient de dire attention, il y a un risque particulier avec ce variant, ou il augmente de façon particulièrement rapide. Aujourd'hui, il n'augmente pas plus rapidement que les variants que l'on a vus auparavant...

Il ne faut pas être inquiet, mais il faut être vigilant, en particulier si on côtoie des personnes âgées ou fragiles, ce qui est le cas durant l'été car durant l'été, on se réunit en famille et c'est vrai que l'on va aller voir les mères, les grands-mères, voire les arrières-grands-mères, et si on a des symptômes, il faut vraiment se protéger."

Vincent Thibault, virologue au CHU de Rennes
Crédit : Yann Launay

Une nouvelle campagne de vaccination à l'automne

Une nouvelle campagne de vaccination est en préparation, pour octobre, et les laboratoires préparent un vaccin adapté au variant Eris. Alors faut-il envisager de se faire vacciner à nouveau dans quelques semaines ?

Pour le professeur Thibault : "pour les personnes les plus fragiles et qui ont le plus de risques de perdre leur immunité contre les virus, il est très important de se revacciner, mais dans la population générale, je ne pense pas. Encore une fois, je ne suis pas dans les petits papiers du gouvernement mais je ne pense pas qu'il y aura de recommandations de vaccination. Je ne vais pas dire que ce n'est pas utile parce que, si c'est un variant qui est suffisamment différent de la souche avec laquelle on s'est fait vacciner, c'est toujours utile de remonter l'immunité. Je pense qu'il n'y a pas de risque et surtout, ça ne peut faire que du bien."

Vincent Thibault, virologue au CHU de Rennes
Crédit : Yann Launay

La campagne de vaccination devrait démarrer le 17 octobre 2023, elle sera ouverte à tous ceux qui le souhaitent, à condition que leur dernière injection ou leur dernière infection remonte à plus de 6 mois.

(**) L’OMS a décidé de classer vendredi un nouveau variant "dans la catégorie des variants sous surveillance en raison du très grand nombre de mutations du gène Spike qu’il porte". L’OMS traque trois variants d’intérêt (XBB.1.5, XBB.116 et EG.5) et sept variants sont classés sous surveillance (BA.275, BA.286, CH.1.1, XBB, XBB.1.9.1, XBB.1.9.2 et XBB.2.3).