Inflation : Le coût du papier fait grimper le prix des journaux

Publié : 23 juin 2022 à 11h20 - Modifié : 23 juin 2022 à 12h11 par Emilie PLANTARD

Ouest-France
Crédit : Emilie Plantard

Le papier n’échappe pas à la tendance inflationniste. Dans les rayons, ça se traduit par une augmentation du prix du papier toilette par exemple, mais aussi des livres ou des journaux. C’est le cas du quotidien Ouest-France qui coûte aujourd’hui 10 centimes de plus à ses lecteurs, une hausse inévitable qui fragilise encore le secteur de la presse.

L’inflation touche tous les secteurs de l’économie et celui de l’imprimerie n’est pas épargné. En cause, le prix de la pâte à papier qui flambe depuis la reprise économique post Covid en 2021. Par rebond, c’est donc tout le monde de l’édition et de la presse écrite qui est impacté, et à sa tête dans l’ouest, le groupe Ouest-France. Le quotidien imprime 41 éditions par jour et consomme près de 30.000 tonnes de papier recyclé par an. François-Xavier Lefranc est rédacteur en chef des 41 éditions : "C’est simple, c’est une matière première dont le coût a été multiplié par 2. Les fabricants sont moins nombreux et préfèrent faire du carton. Il y a donc une tension chez les industriels, on est donc passés de 500 euros la tonne à 800 ou 1000 euros. Notre groupe imprime 750.000 journaux, ça impacte donc nos charges."

Le prix du journal a dû augmenter

Face à cette augmentation importante, la direction du quotidien a décidé de prendre plusieurs mesures, dont une augmentation du tarif de 10 centimes, inévitable mais inquiétante selon son rédacteur en chef François-Xavier Lefranc. "On a décidé une augmentation du prix du journal, qui est passé à 1,20 et qui est aujourd’hui un des journaux les moins chers de France. Ce qui nous inquiète, c’est la question de l’accès à l’information. Il n’est pas question pour nous que le journal devienne un produit de luxe. Il y a des quotidiens à plus de 3 euros, ça on ne l’accepte pas. Les médias concernés sont des médias de territoire et s’ils ne le font pas, qui va parler de nos régions, de nos communes ?"

Ne pas toucher à l'intégrité du journal

Pour ne pas trop impacter le prix, la direction de Ouest-France a fait le choix de modifier quelque peu certains contenus, sans pour autant nuire à la qualité du journal. Un jeu d’équilibre difficile mais important pour que les lecteurs s’y retrouvent. Les résultats du baccalauréat sont par exemple maintenus. "Les résultats du bac, c’est un classique et c’est attendu. Par contre la taille du feuilleton dans le journal a été un peu réduite. Le feuilleton est toujours là, chaque jour, mais on peut prendre des mesures qui permettent de resserrer un peu la pagination, et ça se traduit par un gain de papier. Mais il est hors de question pour nous de toucher à l’intégrité du journal."

D'autres titres ont subi des augmentations de 10 à 20 centimes, en presse régionale et nationale.

François-Xavier Lefranc, rédacteur en chef de Ouest-France
Crédit : Emilie Plantard