Le chantier des éoliennes en mer de Saint-Brieuc accélère
Publié : 24 juin 2022 à 11h26 par Dolorès CHARLES
C'est une nouvelle étape dans le chantier des éoliennes en baie de Saint-Brieuc, dans les Côtes-d'Armor avec l'arrivée des 4 premières fondations à Brest, et leur installation prochaine en mer. Le Président de Région Bretagne Loïg Chesnais-Girard se dit fier du projet qu'il défend.
Le chantier des éoliennes en mer de Saint-Brieuc accélère : les quatre premières fondations, appelées "Jackets" sont de retour au port de Brest, où elles avaient été en partie construites, avant leur montage final en Espagne. Ces quatre structures d'acier, qui reposent sur trois pieds, font près de 75 mètres de haut pour plus de 1000 tonnes. La barge, qui les transporte, devrait repartir dès la semaine prochaine en direction de la baie de Saint-Brieuc, où elles doivent être installées dans la foulée. Devant cette étape-clé, le président de la Région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, qui défend et soutient le projet, se dit fier et ému au micro de Yann Launay :
"Un peu d'émotion parce que cela fait 12 ans qu'on travaille sur le dossier, 12 ans qu'on dit que nous avons besoin d'énergies renouvelables, et elles arrivent en plein milieu d'une crise énergétique, d'une crise géopolitique qui fait que la France se retrouve dans une inconnue, à quelques mois concernant le gaz, le pétrole. Ces éoliennes, c'est notre avenir et c'est notre souveraineté de demain. C'est nos électrons pour notre TV, nos voitures et notre manière de vivre de demain, donc je suis plutôt fier aujourd'hui."
Le premier parc éolien, avant d'autres
Pour Loïg Chesnais-Girard, même si les éoliennes ne seront pas l'unique réponse à la transition énergétique et à l'autonomie, ce parc éolien en baie de Saint-Brieuc en annonce d'autres : "L'avenir c'est de penser notre économie en étant sobre le plus possible en consommation énergétique, et en produisant le plus d'énergie possible partout où c'est faisable. Et en embêtant le moins possible nos concitoyens, mais en ayant conscience que si on passe à ce type d'énergie, il faut trouver des lieux pour le faire : la mer, le plus loin possible, en respectant nos pêcheurs, c'est la meilleure solution..."
Une conception faite pour affronter l'eau de mer
Ces fondations métalliques sont bicolores : avec une partie supérieure peinte en jaune, alors que dans la partie inférieure, les gros tubes sont en acier brut, mais équipés d'anodes sacrificielles. C'est une conception, qui doit leur permettre d'affronter l'eau de mer pendant plusieurs décennies, selon Emmanuel Rollin, directeur d'Iberdrola France et responsable du projet :
"Tout ce qui est à l'extérieur de l'eau est peint, et tout ce qui est sous l'eau, on ne peut pas le peindre. On ne pourrait pas en cas de problème repeindre sous l'eau, et donc là il y a de gros blocs de métal, avec une majorité d'aluminium, qui sont fixés sur les jackets : l'eau attaquera en priorité ces blocs de métal, plutôt que l'acier, et donc ces blocs de métal vont se dissoudre petit à petit, en revanche ça n'a aucune conséquence pour l'environnement, parce que ce sont des teneurs en aluminium, qui sont extrêmement faibles par rapport aux teneurs naturelles qu'il y a dans l'eau de mer."
L'impact sur le paysage très faible
Alors que des pêcheurs et des riverains s'opposent toujours au projet, l'arrivée et l'installation des premières fondations, premiers éléments visibles en permanence, ne vont-elles pas cristalliser les tensions ? Emmanuel Rollin est persuadé du contraire, et finalement plutôt soulagé d'en arriver à cette étape : "Maintenant qu'on va installer les première structures en mer, les gens vont voir que finalement il n'y a pas de gros problème : l'impact qu'ils craignaient sur le paysage, ils vont se rendre compte qu'il est très faible, les pêcheurs, petit à petit, vont se rendre compte qu'ils pourront pêcher à l'intérieur du parc, et que les espèces seront toujours présentes, puisque les impacts sur l'environnement sont minimaux. J'ai très bon espoir que les Bretons et les riverains seront très fiers de leur parc éolien en mer."
Les quatre fondations quitteront le port de Brest pour la baie de Saint-Brieuc dans les jours qui viennent. Au total, 62 fondations rejoindront la baie de costarmoricaine, pour être fixées sur les fonds rocheux. Le chantier a pris du retard mais les intervenants comptent bien le rattraper, en installant les fondations tout en continuant les forages. La mise en service du parc est donc toujours programmée pour la fin 2023.