Le Black Friday, peut-être, mais pas sur Amazon

A vos portefeuilles, c’est aujourd’hui le black Friday, une occasion de faire des affaires avant Noël, en particulier sur le net et sur Amazon qui réalise des ventes record chaque année. En 2020, le directeur d’Amazon France se félicitait d’avoir enregistré une activité 60% plus importante qu’en 2019.

C’est d’ailleurs pour s’opposer à cette consommation excessive que le collectif StopAmazon44 organise un rassemblement ce vendredi à Nantes. Le projet d’entrepôt Amazon a Montbert a beau être enterré, le combat continue pour les associations, d’autant que le géant du commerce en ligne est toujours à la recherche d’un site dans la région. Guillaume Erceau est porte-parole de l’association Attac44, opposante au projet :

"Là on a gagné une victoire par rapport à Amazon à Montbert. Très bien, cependant Amazon reste présent dans nos vies et continue à se développer massivement. On a d’autres mairies dans les Pays-de-la-Loire qui ont posé leur candidature, pour qu’Amazon vienne s’installer donc on a toujours un combat à mener contre Amazon et en ce jour du Black Friday qui est quand même la fête de la surconsommation, on va être mobilisé pour informer les citoyens et sensibiliser par rapport à Amazon, afin que ceux-ci consomment de moins en moins, via cette entreprise qui comporte beaucoup d’impunité contre laquelle on se bat depuis 2 ans."

Black Friday : l’occasion de s’interroger

Le collectif s’oppose à l’installation d’Amazon sur le territoire, il dénonce par exemple les conditions de travail qui y sont mises en place. Mais cette journée est également l’occasion d’informer les consommateurs sur les travers d’Amazon, et de les confronter à leur manière de consommer.  Guillaume Erceau, porte-parole de l’association Attac44 :

"Leur dire qu’Amazon c’est non pas un monstre sur lequel il ne faut pas tout renoncer, mais qu’il y a quand même différentes impunités qui posent question sur notre rapport à la consommation, sur quel type de société nous voulons, est-ce que nous voulons consommer des produits qui viennent par avion de l’autre bout du monde, en 48 heures, avec un bilan carbone énorme. Est-ce qu’on veut consommer via une entreprise qui ne respecte pas les règles fiscales en termes de TVA, et qu’en termes de bénéfices, exporte ça dans des paradis fiscaux ? Donc la question de comment on consomme est essentielle."

Black Friday : pas que sur le net

Le collectif se mobilise en opposition à ce jour de consommation excessive. Si le Black Friday est né aux Etats-Unis, il s’impose aujourd’hui en France, notamment via Amazon et les commerçants sont nombreux à également pratiquer des réductions ce vendredi.

"Si vous avez Amazon qui brade plein de choses à -30, -50%, les commerces au niveau local sont obligés de s’ajuster un peu, il y a une concurrence qui est tellement forte, évidemment ceux-ci se font manger par Amazon. Mais nous on est là pour dire au consommateur, attention, il y a des impunités environnementales, sociales, fiscales de la part d’Amazon, qui font qu’on peut réfléchir à comment est-ce qu’on consomme si on veut consommer. Et si on consomme, il y a aussi la question de la surconsommation qui est évidemment à prendre en compte. Ne pas consommer de choses inutiles ou en trop grande quantité pour avoir une économie viable à l’avenir."

Le mot d'ordre : Raisonnable

Le collectif considère cette journée comme un appel à consommer, il veut donc alerter les consommateurs, les interroger sur leur manière d’acheter et de répondre aux sollicitations diverses :

"Cette société dans laquelle on est, consumériste, elle incite à consommer. On voit toute une publicité par rapport au Black Friday qui est massive, où on dit aux gens qu’il y aura des super promotions et du coup qu’il faut absolument acheter maintenant. En fait on créé un certain besoin, et il faut sensibiliser à cela. Et si on doit consommer, par exemple si on n’a plus de chaussettes, elles sont trouées, il faut en acheter, il vaut mieux en prendre dans le commerce de proximité que d’aller le prendre sur Amazon, mais il faut aussi ne pas en prendre 20.  On ne va pas non plus en prendre 20, il faut en prendre selon le besoin réel qui est le nôtre."

Le rassemblement est prévu ce vendredi 26 novembre à 18H30 au croisement des trams à Nantes, entre la rue de la Barillerie et le cours des 50 otages.

A Nantes également, l'association Plein Centre promeut le Green Friday, qui incite plutôt à une reflexion autour de la consommation. Pour autant, la préfecture a autorisé les commerces à ouvrir ce dimanche 28 novembre .