Larmor-plage. Un collectif s'oppose au projet de thalasso
Publié : 18 juin 2023 à 12h53 - Modifié : 18 juin 2023 à 12h54 par Dolorès CHARLES
Un collectif "Stop Thalasso", réunissant des associations et groupes politiques, se mobilise aujourd'hui (18 juin) dans le Morbihan à Larmor-Plage pour dire non à un projet de création de Thalasso sur 4 ha de terrain.
Le collectif "Stop Thalasso" veut couler le projet "Relais Thalasso" ! Après plusieurs tentatives (*), le groupe Baulois "Relais Thalasso" envisage d’ouvrir un nouvel établissement de thalassothérapie de 3 500m2 (**), à Larmor-Plage dans le Morbihan sur le site à Kerguelen, mais si le promoteur et la mairie y sont favorables, le projet est contesté par un collectif, qui réunit une vingtaine d’associations dont Les Soulèvements de la Terre, et plusieurs partis politiques (EELV, etc.)
Un projet surdimensionné
En cecdimanche (18 juin), les opposants se mobilisent en organisant une journée festive et populaire avec baignade pour refuser ce qu’ils considèrent être un "désastre social et environnemental". A date, les opposants n’ont pas eu gain de cause en justice, mais ils restent déterminés et veulent aller jusqu’au bout, à savoir l’annulation de ce projet qui grignote des terres agricoles. Retour sur ce projet controversé avec Olivier Mazéas, agriculteur à Plœmeur, et membre du collectif "Stop Thalasso", joint par Leelou Pouthier.
"Ce projet qui revient maintenant, c'est Lorient Agglomération qui souhaite vendre le terrain au-dessus de la base nautique de Kerguelen, a un groupe privé qui s'appelle "Relais thalasso Phelippeau" pour construire cette thalasso : il y aurait un hôtel, deux restaurants, un grand bâtiment principal et par comparaison, le groupe a déjà une thalassothérapie à Bénodet (29) avec 20 chambres, là on est sur 130 chambres. On est sur un projet totalement disproportionné ! C'est absolument énorme... et en plus c'est sur un terrain de quatre hectares de terres agricoles."
Tractage, pétition et mobilisation
Après la récente décision de la Cour administrative d’appel de Nantes (30 mai), les opposants ont deux mois pour former un recours devant le conseil d’État. En attendant, ils sont actifs. Olivier Mazéas : "il été décidé qu'un collectif de citoyens allait sensibiliser la population pour avoir une opinion publique un peu plus avertie de ce qui se passe. On a commencé à tracter sur les marchés, à discuter avec les gens, on a lancé une pétition en ligne, pour faire comprendre aux élus qu'on trouvait que ce n'était pas une bonne idée, et puis la journée du 18, une journée populaire... On demande aux gens de venir en tenue de thalasso, si possible, pour symboliser que la thalasso ne se fera pas, et que les terrains agricoles sont aux générations futures. On va aller se baigner "pour couler la thalasso."
"On va aller encore grignoter quatre hectares..."
Il y a deux volets majeurs dans ce dossier – le volet environnemental et le volet social, avance Olivier Mazéas : "cela nous semble être de l'injustice sociale totale, c'est à dire qu'on va aller privatiser du patrimoine local, détruire le bien commun qui appartient aux générations futures, pour un projet... qui de toute façon est dans un notre temps. Il est à la fois disproportionné au niveau de la thalasso, mais en plus il y a l'artificialisation des terres. Alors que Lorient Agglomération s'est engagée sur des objectifs de 0 % d'artificialisation on va aller encore grignoter 4 ha, et 4 ha, c'est une goutte d'eau dans ce qui se passe à l'échelle de Lorient Agglo."
Au programme de ce dimanche : prises de parole, balades familiales, pique-nique et grande baignade populaire. Les opposants se donnent rendez-vous sur le site à Kerguelen à 10H.
(*) Le premier projet date de 1991, un deuxième en 2009.
(**) Le concept prévoit trois piscines d’eau de mer, un hôtel 4 étoiles de 130 chambres, deux restaurants et des espaces de réception. Un investissement de 30 millions d’euros pour le groupe.