Lamballe. L'association "Jeunesse France Harcèlement" satisfaite des mesures

Publié : 28 septembre 2023 à 8h14 par Dolorès CHARLES

Les associations présentes à Matignon
Crédit : Ewann Delaunay

"Prévention, détection et sanction". Les trois axes du plan interministériel contre le harcèlement scolaire ont été dévoilés hier (mercredi 27 septembre). Une cellule dédiée au harcèlement scolaire sera mise en place dans chaque Académie et la saisine du procureur sera automatique en cas de signalement de harcèlement. Réaction dans l'ouest de Jeunesse France Harcèlement, présente à Matignon.

"Pour que la honte change de camp !" Les associations attendaient ce plan contre le harcèlement scolaire avec impatience, Elisabeth Borne la première ministre a donc annoncé hier (jeudi) des mesures visant à lutter contre ce phénomène grandissant dans les écoles françaises. Parmi les mesures à retenir : la création d’une cellule dédiée au harcèlement dans chaque Rectorat, ou un module de lutte contre le harcèlement inscrit dans les formations des enseignants et des éducateurs.

"La mesure phare qu'on souhaitait, c'est que le personnel de l'Éducation nationale soit formé..."

Jeunesse France Harcèlement basée à Lamballe, dans les Côtes-d'Armor, était la seule association représentant l'ouest à Matignon hier. Joint à la sortie de la réunion, par Dolorès Charles, le président et porte-parole de l’association, Ewann Delaunay, était très satisfait. "La mesure phare qu'on souhaitait, c'est que le personnel de l'Éducation nationale soit formé... et c'est une annonce qui vient d'être annoncée par Mme Elisabeth Borne et par le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal. Les personnels de l'éducation seront formés pour une partie et le reste (des parties) sera formé plus tard, d'ici la fin du quinquennat Macron... La formation reste vague  pour le moment, mais une écriture dans les prochaines semaines sera réalisée pour l'intégrer lors d'une formation des enseignants principaux, et pour que in fine le harcèlement cesse ou en tout cas diminue en France."

Ewann Delaunay
Crédit : Dolorès Charles

Une brigade dans chaque département

Ayant lui-même subi ces violences pendant six ans, Ewann Delaunay s’est senti écouté. Il vante entre autres la création des brigades dans chaque Académie, et le soutien apporté aux chefs d’établissement. "Ils sont laissés complètement à l'abandon. Ils gèrent eux mêmes les situations. Ils n'ont pas forcément de soutien. Aujourd'hui, le gouvernement souhaite créer des brigades contre harcèlement dans chaque Académie de France et souhaite aussi créer des groupes dans les Rectorats de toute la France pour lutter contre ce fléau... Nous, on est très contents et pour les réunions futures, on espère bien avoir de plus en plus de temps de parole en tant qu'association intervenant en milieu scolaire."

Le passeport numérique sera aussi généralisé à tous les élèves de 6ème pour les sensibiliser "aux risques et aux gestes à adopter en ligne". Le ministre Gabriel Attal annonce par ailleurs le lancement d’une école pilote par département, qui dispensera des cours d’empathie.

Ewann Delaunay
Crédit : Dolorès Charles

Plus de portable et bannissement des réseaux sociaux

Celui qui côtoie au quotidien les victimes de harcèlement, espère que ce plan fera enfin bouger les lignes. "On voit principalement des jeunes qui sont désoeuvrés, et en manque totale de soutien. Aujourd'hui, on espère que avec ce plan interministériel, que ça va faire bouger les choses et que les jeunes vont pouvoir libérer la parole tout simplement ... Les harceleurs pour eux c'est un jeu. Effectivement, faire du mal à d'autres jeunes pour eux, c'est tout à fait normal. On pense sincèrement que c'est du mal-être familial et qu'ils se défoulent en harcelant des personnes aux alentours."

Pour les faits les plus graves, la confiscation définitive du téléphone portable pourra être décidée et la justice pourra aussi condamner les auteurs à une peine de bannissement des réseaux sociaux, pendant six mois. La saisine du procureur sera automatique en cas de signalement de harcèlement. Enfin, le Gouvernement a demandé à TikTok, Facebook et Instagram de renvoyer les signalements au 3018, le numéro pour les victimes.

Ewann Delaunay
Crédit : Dolorès Charles

Contacts

Le numéro pour signaler des cas de harcèlement ou de cyber harcèlement est le 3018, et vous pouvez trouver des informations aussi sur ce site : https://e-enfance.org/numero-3018/besoin-daide/

Le numéro pour joindre Jeunesse France Harcèlement est le 07 56 84 78 12 et le mail est intervention.scolaire@jeunessefranceharcelement.fr