La riposte des villes face aux plateformes de location saisonnière, type Airbnb
Publié : 18 avril 2022 à 22h17 - Modifié : 19 avril 2022 à 7h44 par Dolorès CHARLES
Nous sommes en vacances et vous profitez peut-être d’une location Airbnb, ces locations touristiques de courte durée qui prolifèrent dans certaines villes françaises au point d'irriter les collectivités qui mettent en place des mesures de régulation, comme Saint-Malo ou Vannes.
Le nombre de locations touristiques de courte durée progresse, dans certaines villes françaises, les plus touristiques, et ces dernières ont de plus en plus de mal à garder leurs habitants, dans le cœur de ville, ou à fournir des logements aux étudiants. A Saint-Malo en Ille-et-Vilaine, où plus d’un logement sur 4 est une location touristique, la cité corsaire a instauré l’été dernier une réglementation assez restrictive à savoir l’obligation aux propriétaires de s’enregistrer auprès de la municipalité, s’ils louent plus de 120 jours par an.
Saint-Malo, Vannes même combat
Dans la même lignée, la mairie et l’agglomération de Vannes, où pas moins de 10% des 7.200 logements du centre sont en logement saisonnier. Le maire David Robo était l'invité de l'émission "Sur place ou à emporter" avec Anthony Boutin. "Je ne suis pas contre le logement saisonnier, ni contre Airbnb mais il faut un juste milieu entre une offre résidentielle en coeur de ville, une offre étudiante (croissante) et une offre saisonnière."
Une étude en cours
A Vannes, les élus ont lancé une étude sur l’agglomération, "qui vise à connaître les motivations des propriétaires qui louent leur logement en saisonnier", et d’autres mesures sont en cours selon le président David Robo. "Idéalement, le but serait de trouver un compromis entre une location à l’année entre septembre et mai pour les étudiants, et une location plus estivale en juin / juillet et août... Nous avons aussi commencé à faire des colocations solidaires au sein du parc de logement social."
Focus sur le bail réel solidaire
A Saint-Malo, les propriétaires ont l’obligation depuis l’été dernier de s’enregistrer auprès de la Ville s’ils louent plus de 120 jours par an. Autre solution de régulation : un programme en bail réel solidaire (BRS) qui permet une accession à la propriété et à prix abordable, pour les foyers à revenus modestes. Patrick Scibérras, président du Foncier Coopératif Malouin, qui propose ce dispositif innovant, avec Anthony Boutin.
"Sur Saint-Malo, on est à peu près à 50% inférieur au prix du libre (rpivé), donc on arrive à vendre des logements 2500 - 2700 euros le m2, alors que dans le privé, on est plutôt à 4 500 voire 5 000 euros le m2 sur le secteur, c'est ce dispositif qui permet de sortir car vous n'imputez pas la valeur du foncier vous le louez. Les ménages vont à la fois payer le logement, en prenant un emprunt à la banque, comme n'importe qui achète son logement, et ensuite il aura une redevance - un loyer par mois qui est sur St-Malo de un euro au m2."
On différencie le foncier du bâti, vous n’achetez que votre logement et le foncier est loué. C’est aussi un dispositif qui permet de lutter contre la spéculation immobilière sur la Côte d’Emeraude.
(*) A Saint-Malo, la résidence Rozval est le premier programme en bail réel solidaire proposé. Plus de 200 logements répartis dans 11 résidences seront livrés dans la cité corsaire, entre le 2e trimestre de cette année, et le 1er trimestre 2025. Et ce programme en bail réel solidaire s’exporte ailleurs, à Dinard / Lancieux / La Richardais / Saint-Lunaire ou Saint Briac.