La Redadeg est terminée, rendez-vous en 2024 !
Publié : 30 mai 2022 à 20h20 - Modifié : 31 mai 2022 à 7h46 par Dolorès CHARLES
Après un parcours de plus de 2 000 kilomètres, l'édition 2022 de la Redadeg a pris fin ce week-end au coeur de Vannes, et le bilan est réussi. Prochaine édition en 2024.
Clap de fin ce samedi (28 mai 2022) à Vannes dans le Morbihan pour la Redadeg. Au total, 2.022 kilomètres à travers la Bretagne historique (avec la Loire-Atlantique) qui se sont achevés en fanfare sur le port, devant des milliers de personnes, et sous le soleil pour ne rien gâcher de la fête. Cette étape finale était une première pour la ville de Vannes, qui voulait ainsi réaffirmer son attachement à la langue régionale. Pour rappel, la Redadeg est une course relais qui vise à promouvoir et défendre du breton. L'association Ti Ar Vro Vannes avait été retenue pour l’organisation.
Ewen Raballand, l’un des cinq co-présidents de la Redadeg, dresse un bilan plutôt très positif de cette édition, malgré les délais plus courts que d’habitude. Nolwenn Even l'a rencontré : "Cela s'est très bien passé globalement malgré quelques appréhensions de notre part dans l'équipe d'organisation, car c'est la première fois que l'on organisait la Redadeg en une année de préparatin, d'habitude on a toujours deux ans. On est très contents du résultat car il y a eu peu d'accroc et on a même réussi à apporter plus de confort à nos équipes de bénévoles, au niveau ensuite du parcours en tant que tel, peu d'accroc aussi, quelques problèmes techniques sur les camions ... mais résolus rapidement et une bonne tenue des horaires de course, ce qui a été parfois difficile lors des dernières éditions."
L'anniversaire de la Loi Molac
Le 21 mai dernier, l’étape Nantaise de la Redadeg coïncidait avec l’anniversaire de la promulgation de la loi Molac sur la protection des langues régionales. Samedi dernier à Nantes, à quelques semaines des élections législatives, le réseau Diwan a donc décidé d’interpeller les candidats. Pour Ewen Raballand, les difficultés sont toujours là : "on a toujours des difficultés par rapport au soutien de la langue bretonne, mais on espère faire passer un message assez fort sur nos attentes : le soutien de cette langue au travers la politique et puis un soutien global de la population... Il y a du monde derrière cette langue, il ne faut pas l'oublier et il faut vraiment que toutes les étoiles s'alignent pour la maintenir en vie ! La Loi Molac a un an, mais il faut continuer à soutenir cette langue (bretonne)."
Du breton et du plaisir
Rendez-vous en 2024, pour la prochaine édition. Ewen Raballand "espère une belle fête d'arrivée et garder une mobilisation accrue de l'équipe organisatrice de la Redadeg. Suite au covid et au confinement, on a constaté (dit-il) une perte de l'implication des citoyens dans le milieu associatif, j'espère que l'on va retrouver la dynamique d'avant, avec plus d'aisance et cette joie de faire ensemble."
Tous les kilomètres ont été vendus, et la moitié des recettes, environ 155 000 euros, sera reversée au réseau Diwan, et l’autre moitié aux 12 projets pour la langue bretonne retenus par la Redadeg. Vous pouvez les découvrir sur le site ar-redadeg.bzh
La Redadeg c'est l'avenir
Anne Claire Quiviger a elle-même couru plusieurs fois son kilomètre lors de la Redadeg, mais pas cette année. Elle garde un souvenir ému de sa première course. "Cela fait 12 ans que la Redadeg est organisée, et j'ai courru ma première fois à 3h du matin en Loire-Atlantique à attendre toute seule au panneau, c'est très émouvant. Je l'ai fait 2 à 3 fois pour la Redadeg, et puis cette année je n'ai pas pu la faire, mais on a tout de même deux kilomètres pour l'association Ti Avro, et nos élèves aux cours de breton ont aussi acheté un kilomètre. La Redadeg c'est l'avenir, et le symbole de la transmission de la langue. C'est une course relai nuit et jour à travers la Bretagne, on se transmet un témoin, et dans ce témoin il y a un message également !"
Un message de Maina Audran et Ninnog Louis sur le thème de l’année : Bretagne en tous genres (ou Breizh a bep reizh). Chaque année les auteurs et le contenu du message sont gardés secret jusqu’au dernier moment. Les festivités se sont terminées vers 1h du matin.
Le clin d'oeil du jour ... Ils se sont dit Oui en breton : Morgane et Meven se sont mariés dans la langue qu’ils affectionnent le plus, c’est-à-dire le breton. La cérémonie qui s’est tenue aussi en français comme le veut la Loi a eu lieu en mairie de Lorient, selon la presse locale. Depuis le début de l’année, la municipalité délivre déjà des livrets de famille breton-français.