La passion du vinyle, au salon du disque de Rezé

Publié : 1er décembre 2023 à 16h03 - Modifié : 6 décembre 2023 à 8h21 par Dolorès CHARLES

Vinyles
Vinyles
Crédit : Pixabay

A Rezé, près de Nantes (44), c'est le salon international du disque ce week-end du 2-3 décembre. L'artiste nantais 20syl a toujours tenu à sortir ses créations en vinyle, il nous parle de cette passion. Le patron des Francofolies de la Rochelle Gérard Pont sera également présent pour revenir sur le festival Elixir en Bretagne.

Il est de retour depuis quelques années, plus en forme que jamais : le vinyle. Si le vinyle a failli disparaitre avec l'apparition du CD dans les années 80, puis des plateformes de streaming plus récemment, l'objet continu de fasciner tout type de générations. La preuve, des évènements lui sont même consacrés, comme ce week-end avec le salon international du disque de Rezé, près de Nantes. Le rappeur, DJ et producteur nantais 20syl (membre de C2C, Hocup Pocus) sera présent dimanche (3 décembre), car l'artiste a un attachement tout particulier au vinyle. 

La passion du vinyle exprimée par 20Syl

Pour 20Syl, le vinyle apporte notamment un vrai plus lors de l'écoute : "le plaisir de voir un morceau, qui a été entièrement travaillé en digital et de l'écouter une fois qu'il a été pressé sur le vinyle, c'est une sensation toujours particulière parce que ça ajoute cette dernière petite touche de chaleur qui manque parfois... et l'autre plaisir du vinyle, c'est la petite chasse aux trésors qu'on fait quand on va dans les vide greniers, les brocantes, etc. pour essayer de trouver le disque qui nous manque, ou ce breakbeat qu'on a cherché pendant longtemps. C'est toujours un petit plaisir, même si je le fais moins aujourd'hui, ça a fait partie d'une grande partie de ma vie, cette recherche de la dernière sortie ou de la vieillerie ultra cool."

20Syl
Crédit : Elouen Rouchy 

"Je vais savoir qu'il y a un instrument isolé à tel ou tel moment du morceau"

Ce n'est pas seulement un support pour écouter de la musique, le visuel de l'objet donne déjà beaucoup d'informations pour 20Syl interrogé par Elouen Rouchy : "il y a ce côté très organique de la matière qu'on manipule : quand on sort un disque de sa pochette, qu'on le pose sur la platine, on voit directement les pistes gravées et en fonction du contraste et de la couleur de la matière, on arrive à repérer les différentes parties du morceau. Je vais savoir qu'il y a un instrument isolé à tel ou tel moment du morceau, parce que je vois que la ligne est plus foncée que celle d'à côté. Cela permet aussi une recherche visuelle quand on cherche des samples et voilà, le fait de pouvoir l'arrêter ou de le remettre en arrière, c'est quelque chose d'immédiat et qu'on n'a pas forcément avec les outils digitaux."

Disque
Disque
Crédit : Pixabay
20Syl 
Crédit : Elouen Rouchy

L'artiste 20syl a toujours tenu à sortir ses créations en vinyle. Le dernier est disponible depuis deux mois, il s'agit de la deuxième partie de son album "Curio", issu du projet Alltta. Le salon du vinyle se tient ce samedi 2 et dimanche 3 décembre, au Hall de la Trocardière de Rezé (44). Plus de 100 000 disques seront disponibles. L'entrée est à 3 euros et c’est gratuit pour les moins de 12 ans. 

Sur place également, le patron des Francofolies de la Rochelle Gérard Pont (qui reviendra sur le Festival Elixir) un fidèle Philippe Manœuvre ou bien Laurent Charliot et ses Rock Stories.

Le festival Elixir

Leonard Cohen, The Clash, Téléphone ou encore Dépeche Mode. Ils sont tous passés sur la scène d’"Elixir", le tout premier festival breton qui a vu le jour en 1979. Jusqu’à ce dimanche 3 décembre, une exposition est consacrée à cet événement au sein du Leclerc de Kergaradec, à Brest. Si aujourd’hui, l’été breton rime avec festival, au début des années 80, aucun artiste ne tournait comme l’explique l’un des créateurs Gérard Pont joint par Romain Houeix. "Ce qui était historique, c'était de faire venir des artistes l'été. Cela parait étonnait aujourd'hui mais à l'époque, il n'y avait pas de festival et les artistes ne tournaient pas l'été.. Tout le monde était inquiet de voir comment cela allait se passer avec plein de jeunes ensemble."

Pour Gérard Pont, aujourd’hui Directeur des Francofolies de La Rochelle, cet événement permet de retrouver des souvenirs. "Avec cette exposition, il y a une personne qui est arrivée avec 400 photos que je n'avais jamais vues et une autre avec 800 négatifs - c'est toujours étonnant de se voir 40 ans plus tôt... et puis les gens sont arrivés avec des contrats d'époque, des coupures de presse... Entre les vidéos, les diaporamas de photos, les billets, les tampons, il y a plein de choses sympathiques et puis c'est l'occasion de réunir tous les gens qui avaient participé de près ou de loin à ce festival."

Gérard Pont
Crédit : Romain Houeix

"Il n'y a pas de hasard si aujourd'hui en Bretagne il y a autant de festivals"

"Elixir", le pionnier des festivals de musique en France, s’est déroulé du côté d’Irvillac, Saint-Pabu ou encore Plomodiern, et il aura eu une influence sur l’arrivée des festivals qui existent encore comme les Vieilles Charrues. "Les gamins qui ont créé les Charrues il y a 30 ans, étaient des gens passés par Elixir. Il n'y a pas de hasard si aujourd'hui en Bretagne il y a autant de festivals, alors que dans d'autres régions il n'y en a pas. Pour Jérôme Sorel, le patron des Vieilles Charrues, qui était au vernissage, les Vieilles Charrues étaient les enfants du festival Elixir."

Gérard Pont
Crédit : Romain Houeix