La Mayenne mise sur l’apprentissage pour installer des soignants

Publié : 3 octobre 2022 à 10h33 - Modifié : 3 octobre 2022 à 17h24 par Emilie PLANTARD

Apprentissage aide-soignant
Crédit : contratdapprentissage.fr

Devenir kiné ou aide-soignante en apprentissage, c’est désormais possible en Mayenne. L’objectif est de favoriser l’installation de futurs personnels soignants sur le territoire, mais également de permettre à ces étudiants de professionnaliser leurs parcours.

Si les professions de santé étaient généralement exclues des parcours d’apprentissage, elles le sont de moins en moins grâce à des partenariats inédits entre les centres de formation des hôpitaux et les chambres des métiers et de l’artisanat (CMA). En Mayenne, l’Institut de Formation des Aides-Soignants de Laval a franchi le pas l’année dernière et celui de Mayenne suivra en janvier 2023. Depuis le mois de septembre, les Instituts de formations de kiné et d’ergothérapeutes proposent également cette option à Laval. L’objectif, pour les Centre Hospitaliers, est de former des apprentis, et de les inciter à rester en poste.

Sébastien Marsat est le directeur l’URMA Mayenne, le centre de formation de la Chambre des Métiers : "C'est le principe même d'une formation par apprentissage. C'est bien sûr de donner la possibilité à un apprenant de développer ses compétences, mais c'est aussi de répondre aux besoins de la structure. On est sur des taux d'insertion à six mois de plus de 80 %. Les 20 % restant généralement, c'est parce qu'ils changent d'orientation. Se former en Mayenne, c'est qu'il y a une perspective de vie en Mayenne. C'est permettre aussi cet ancrage territorial."

Sébastien Marsat, directeur l’URMA Mayenne
Crédit : Emilie Plantard

La possibilité pour les étudiants de financer leur formation

L’intérêt des hôpitaux est de recruter du personnel, dès l’apprentissage. Pour les étudiants, il est de bénéficier de la formation, tout en étant payé par l’employeur. Ce qui est particulièrement intéressant pour les futurs ergothérapeutes ou kiné, aux études plus longues. "On peut être sur des études qui peuvent être longues, explique Sébastien Marsat. Si on prend les kinés, c'est globalement cinq ans d'études. Il faut pouvoir subvenir à ses besoins durant ces cinq années. Il y a donc certains décrochages qui se produisent faute de revenu, mais le fait de pouvoir le faire en apprentissage, c'est une sécurisation par rapport à ça."

Sébastien Marsat, directeur l’URMA Mayenne
Crédit : Emilie Plantard

L’apprentissage accessible en 3è année pour la kiné

Les formations d’aides-soignants et d’ergothérapeutes sont accessibles à l’apprentissage dès la première année. La formation de kinésithérapeute est un peu particulière puisqu’elle est soumise à quota. Il n’y aura donc pas davantage d’élèves formés à l’IFMK de Laval, mais ceux-çi seront peut-être davantage tentés de rester exercer sur le territoire. Pour Sébastien Marsat, "la première année est une formation généraliste type première année médecine. La deuxième année, c'est une formation, une année à temps plein par rapport aux compétences qu'il y a à développer, et la formation apprentissage en kiné se fait à partir de la troisième année. Les formations apprentissage kiné, c'est déjà pour les apprenants qui sont déjà engagés dans cette filière-là. L'objectif, ce n'est pas forcément de drainer plus de candidats mais par contre, pour un certain nombre, cela va sécuriser le parcours au travers du revenu, au travers de l'expérience que cela va apporter et cela répond pleinement aux besoins."

Sébastien Marsat, directeur de l’URMA Mayenne
Crédit : Emilie Plantard