La marche blanche en hommage à Steve a réuni 3 000 personnes
Publié : 22 juin 2021 à 9h26 - Modifié : 22 juin 2021 à 9h58 par Dolorès CHARLES
La fête de la musique meurtrie il y a deux ans à Nantes. Un hommage a été rendu hier soir Quai Wilson au jeune Steve Maia Caniço mort noyé à la suite d'une action policière douteuse. En ville, un autre rassemblement a dégénéré.
La marche blanche en hommage à Steve a réuni environ 3.000 personnes hier soir à Nantes. Le jeune homme est décédé il y a deux ans, après une action policière controversée, menée aux abords du Quai Wilson. Le contexte était particulier après la rave-party de Redon du week-end dernier. Guilhem fait partie du réseau Media'son, qui organisait cette fête techno en Bretagne, il est encore sidéré de l'intervention des gendarmes ordonnée par le préfet d'Ille-et-Vilaine Emmanuel Berthier, menée à proximité d’un cours d’eau. Un cadre assez proche de celui de la nuit de la disparition de Steve dans la Loire.
Les leçons n'ont pas été retenues
Guilhem estime que les leçons de la disparition de Steve n'ont pas été retenues :
"C'était au bord d 'une petite rivière, ils sont intervenus le samedi après-midi, soit près de 24 heures après le début de la fête, il y avait des gens qui n'avaient pas dormi, sous stupéfiants ou alcoolisés. Et ils ont noyé le champ de lacrymogène. On sait qu'il y a au moins deux personnes qui ont été repêchées dans la rivière, il aurait suffi que ce soit la mauvaise personne, un peu fatiguée, qui soit tombée dans l'eau et pas repêchée, on aurait fait exactement la même chose qu'il y a deux ans. Pour les amis, la famille, c'est une marche blanche pacifiste, maintenant malgré lui il est devenu le symbole d'un jeune qui voulait seulement s'amuser et danser, et il en est mort à cause de ça, d'une intervention policière". "
Manque de dialogue
La famille a pu se recueillir sur le Quai Wilson, dans le calme. Pour Guilhem du réseau Media'son, il y a un manque dialogue entre les autorités et les teuffeurs :
"Les gens se sont simplement défendus par rapport à des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes qui ont été lancés, c'était la folie pour des gens qui voulaient juste s'amuser. Les organisateurs ont sollicité la préfecture pour dialoguer, ils ont trouvé porte close. Aucun dialogue n'a été engagé alors qu'il y a avait une volonté des teufeurs de le faire, et ils sont juste venus tout casser et (sont) repartis".
Un autre cortège pour « une fête de la musique plus libre » au départ de Bouffay a, lui, dégénéré en ville et aux jets de projectifs les forces de l’ordre ont répondu avec du gaz lacrymogène hier soir à Nantes (où des concerts de la Fête de ma musique ont été annulés en raison de la météo). Les forces de l'ordre ont repoussé les manifestants hors de la zone des commerces et restaurants, pour protéger les établissements. Bilan, 4 blessés chez les forces de l’ordre et 11 interpellations.
Rave-Party de Redon
Les participants à la fête techno du week-end dernier de Redon ont dénoncé la casse de leur matériel de sonorisation par les forces de l’ordre parfois à coup de hache. Un préjudice estimé à plus de 100 000 €. Visé, le Préfet indique qu'il n’a pas donné l’ordre de détruire le matériel. Ni le procureur de la République, alors qui a donné l'ordre ?
Une enquête ouverte
Sur les sept personnes interpellées, quatre vont être renvoyées devant le tribunal correctionnel pour violences sur les forces de l’ordre. Deux autres hommes, originaires d’Angers et de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ont fait l’objet d’un rappel à la loi. Une enquête est ouverte concernant le jeune teuffeur de Rennes qui a eu la main arrachée...