La Ferme des insectes, pour protéger les plants de tomates !
Publié : 7 juin 2021 à 16h01 - Modifié : 6 octobre 2021 à 15h34 par Dolorès CHARLES
Reportage aujourd'hui avec Jules Housseau dans le Finistère, dans la "Ferme des insectes" de la coopérative Saveol, où sont élevés punaises et micro guêpes pour exterminer les nuisibles.
Avec le retour du beau temps, la tomate revient en force dans nos assiettes ! Une aubaine, pour les producteurs bretons, sauf si une mouche blanche décide de s'attaquer aux plants ! Heureusement, comme tout être vivant, la mouche blanche a ses prédateurs et à la "Ferme des insectes" de la coopérative Saveol, à Guipavas près de Brest, on élève justement des punaises et des micro guêpes pour exterminer les nuisibles. Les producteurs utilisent des plantes de tabac, de la même famille que les plants de tomates sauf qu'ici la feuille est plus grande il y a plus de place donc pour élever des insectes.
Les explications de Pierre-Yves Jestin, président de la coopérative Savéol, qui regroupe 126 exploitations dans la région brestoise.
« L'utilité de ces insectes va être de protéger naturellement les cultures et donc aujourd'hui c'est vrai qu'on arrive à faire des cultures sur une saison complète de production avec le recours uniquement des insectes pour protéger les cultures des ravageurs extérieurs. Comme on produit nos cultures dans des serres, au démarrage du printemps, les insectes ont avoir tendance à vouloir venir dans un environnement comme la serre, qui bénéficie de la chaleur liée à l'ensoleillement et finalement ces insectes comme la mouche blanche vont très vite se protéger dans les cultures. Notre travail de maraîcher finalement c'est d'anticiper l'arrivée des mouches blanches par la mise en place de ces auxiliaires. L'idée c'est qu'ils se développent assez rapidement pour enrayer les attaques de ces fameuses mouches blanches qui peuvent nous causer des soucis dans nos cultures."
On élève aussi des bourdons !
Aux côtés des punaises et des micro guêpes, la Savéol élève aussi des bourdons qui, eux, vont s'occuper de la reproduction des tomates. Pierre-Yves Jestin, président de Savéol :
"Jusque dans le milieu des années 80, les plants de tomates produits dans les serres étaient pollinisés manuellement et l'arrivée des bourdons a complètement révolutionné le mode de production sous serre avec une production sous serre avec une pollinisation naturelle avec le bourdon commun qu'on a appris à élever. C'est complètement inoffensif, et il est aussi avantageux parce que finalement les bourdons quand on les pose dans une serre de tomates, ils vont y rester, même s'il y a un champ de fleurs à côté de l'exploitation. Sur une serre d'un hectare (10 000 mètres carrés), il va y avoir entre 40 et 60 ruches qui seront apportées tout au long de la saison parce que les premières ruches meurent au bout de 3 mois et demi de présence dans la serres et donc on renouvelle les ruches au fil du temps."
Les serres de tomates protégées
Dans l'exploitation de Guillaume Kerjean, deux hectares de tomates sont protégés notamment par des punaises qui s'attaquent aux fameuses mouches blanches, fléau des producteurs :
« Ce qui est difficile c'est qu'elles se développent très vite et en fait elle dépose un miéllant (substance) sur la feuille de la tomate, qui est train importante car elle fait la photosynthèse. Et si la feuille crame, plus de photosynthèse, et à la fin le plant meurt. Pour lutter contre cet insecte, on développe la lutte biologique. Ces punaises ont un gros avantage car elles mangent les œufs, les larves d'aleurode, mais également de pucerons,, de tous les insectes qu'on peut trouver dans la serre. Aujourd'hui, depuis 2 ou 3 ans, la serre n'a pas été une seule fois traitée avec un produit chimique de synthèse. C'est la lutte biologique qui gère la protection des cultures, c'est une fierté pour nous et pour nos collaborateurs. »
A noter que si le site est actuellement interdit au public en raison du Covid, la "Ferme des insectes" peut se visiter en temps normal. Si la situation sanitaire s'améliore, il sera peut-être possible d'y retourner cet été en famille.