La D28 fermée définitivement à Lamballe-Armor

C'est une première en France ! La ville de Lamballe et le conseil départemental des Côtes-d’Armor viennent de fermer définitivement une route pour protéger les amphibiens. La D28 représentait un danger pour onze espèces protégées et menacées de grenouilles, crapauds, tritons et autres salamandres.  Depuis 2016, plusieurs actions ont été menées, dont une fermeture temporaire de la voie lors de la migration hivernale, mais cette mesure a été jugée insuffisante, pour Philippe Hercoët, le maire de Lamballe-Armor, interrogé par Nicolas Vetal.

"Elle était temporaire, donc à chaque fois il fallait re-réfléchir et voir comment travailler etc, donc ce n'était pas simple à mettre en oeuvre tous les ans. La deuxième , c'est qu'elle n'était pas suffisante car en pratique elle protégeait les amphibiens au moment où ils vont se produire dans les mares, sur les landes de la Poterie mais elle ne les protégeait pas au moment où ils revenaient dans leurs lieux d'habitat normaux. Elle n'était pas simple et incomplète, c'est pour cela que nous nous étions engagés à poursuivre les réflexions avec les habitants, avec des études pour voir ce que l'on pouvait trouver comme solutions pérennes et qu'on ait pas à chaque fois à se poser la question de faire et de ne pas faire."

Un détour pour certains habitants

La décision qui ne fait pas l'unanimité est perçue comme "logique et secondaire" pour le maire de la commune Philippe Hercoët : "quand on prend des mesures d'intérêt général, qu'elles quelles soient, il y a des contraintes pour les habitants. En gros, ils sont une quarantaine (impactés), ils devront faire un détour de quelques kilomètres (2 ou 3). Est-ce que la protection de l'environnement mérite que quelques personnes fassent quelques kilomètres ou pas, et aujourd'hui dans les personnes qui s'expriment pour beaucoup ce sont des personnes qui ne sont pas venues aux réunions, ou qui nous disent qu'il faudrait étudier cette solution-là, mais tout ça cela a déjà été étudié et cela a fait l'objet de réflexions... et ce ne sont pas des solutions qui ont été retenues.

Le devenir de cette portion de route fermée reste à construire, voyons les prochaines étapes avec l'élu Philippe Hercoet : "jusqu'à présent cette route était départementale et ce qui est prévu c'est que le département la tranfère à la commune. Sur le devenir lui-même de cette route, nous sommes en réflexion et on va continuer à travailler là dessus : est-ce qu'on en fait un lieu uniquement piéton, uniquement (accessible) aux vélos. C'est intéressant de travailler sur le fait qu'elle puisse permettre aux gens de découvrir ce lieu, sans pour autant l'abîmer... On a quelque chose à développer."