Rennes : l'usine Stellantis de La Janais (encore) à l'arrêt
Publié : 27 novembre 2023 à 12h50 - Modifié : 27 novembre 2023 à 13h00 par Valentin Monnier
Pour la deuxième fois en un mois, l'usine Stellantis de La Janais, près de Rennes, est à l'arrêt. Le chômage partiel démarre aujourd'hui lundi (27 novembre) pour les salariés et pour une semaine.
A l’usine Stellantis de La Janais, c’est l’inquiétude. Le secteur automobile est au ralenti depuis la crise sanitaire. En cause, la pénurie de pièces détachées. Rien que cette année, on estime que 2,8 millions de véhicules n’ont pu être fabriqués dans le monde. Alors sur le site rennais, on accuse le coup… En début du mois, les 2 000 salariés ont été placés en chômage partiel pendant une semaine et c'est à nouveau le cas à partir de ce lundi 27 novembre. Avec de nouvelles pertes de salaire, malgré l’accord d’activité partielle signé.
Les explications du délégué CFDT Laurent Valy, au micro de Valentin Monnier. "Le chômage partiel revient régulièrement, on a commencé le mois de novembre avec une semaine de chômage, et on le finit avec une autre une semaine de chômage. Avec systématiquement une perte de salaire pour les salariés, certes amortie à travers un accord d'activité partielle de longue durée, signé par la CFDT, mais il n'empêche cela reste une perte. Notre inquiétude est surtout sur le plus long term, car l'accord est limité dans le temps et à un moment donné, le risque est réel."
"Les aléas s'enchaînent et malheureusement, derrière, on se retrouve avec une usine à l'arrêt"
Problème : les pénuries de pièces ont des causes multiples et pas toujours identifiées. La situation de chômage partiel peut donc se présenter régulièrement, selon Laurent Valy : "début novembre, on était sur des problématiques liées à des pièces en provenance de Septfonds (dans le Tarn-et-Garonne) et acheminées par Caen sur les liaisons. En ce moment, on est sur des problématiques de boîte de vitesses en provenance d'Asie, plus précisément du Japon. Les aléas s'enchaînent et malheureusement, derrière, on se retrouve avec une usine à l'arrêt. Les raisons étaient beaucoup plus identifiées il y a quelques temps : on avait la problématique du COVID, des problématiques de transport de pièces, notamment en provenance d'Asie, et on avait aussi la problématique des semi-conducteurs, qui a impacté toute l'industrie mondiale."
Laurent Valy craint aussi pour le futur car l’usine rennaise sera en charge de la construction des CR3, et ce sera sa seule activité. "On va regarder le verre à moitié plein : on a quand même un futur projet de véhicule qui nous oriente et nous éclaire sur les années 2025-2030 avec un futur projet. Le C3, c'est la remplaçante du C5 Aircross, mais ce qui est sûr, c'est qu'on va se retrouver en mono produit. Cela veut dire un seul produit sur le site et c'est dangereux, tout simplement parce que si la perception des clientèles est négative, l'impact est direct et on n'a pas de bouée de secours."
En septembre dernier, le site breton avait déjà dû arrêter sa production, à cause de la pénurie de composants électroniques. A La Janais, 400 véhicules sont produits en moyenne par jour, des 5008 et des C5 Aircross.