L’hôpital des nounours soigne toujours les bobos

Publié : 19 octobre 2021 à 14h06 - Modifié : 22 octobre 2021 à 11h45 par Emilie PLANTARD

Hôpital des nounours Nantes
Hôpital des nounours Nantes
Crédit : Emilie Plantard

Toute la semaine, les étudiants en médecine de Nantes accueillent les enfants qui viennent soigner leurs doudous. Une manière de découvrir le monde médical et paramédical, sans pression ni douleur.

Ce sont des patients un peu particuliers qui sont soignés toute cette semaine à la Fac de médecine de Nantes. Pour la 17è année, la Corporation des Etudiants en Médecine de Nantes a monté un hôpital des nounours et doit accueillir 275 enfants de GS, dont les doudous présentent différents symptômes. Médecin généraliste, radiologue, pharmacien, kinésithérapeute… Les doudous vont devoir passer dans les mains des étudiants/docteurs et les enfants sont chargés d’expliquer ce qui ne va pas. On a croisé Solal, Elsa, Mohammed Ali et Sathkya… Devant les médecins d’un jour, ils ont raconté les problèmes de leurs nounours :

Solal, Elsa, Mohammed Ali, Sathkya...
Crédit : Emilie Plantard

"Qu’est-ce qui lui arrive à Girafette ? Elle a avalé une clé… Il a quoi ton doudou, toi ? Il a mal à la jambe… Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Il est tombé en vélo… Et là comment il va maintenant ? Un petit peu bien… Il a fait quoi le docteur ? Il a soigné mon doudou… Qu’est-ce qu’il a ton doudou, toi ? en fait il a vomi, parce qu’il a avalé une clé… Alors il est où ton nounours ? Là… Qu’est-ce qui lui est arrivé ? En fait y avait une grosse pierre, comme elle piquait fort, ça a cassé son os… Qu’est-ce qui lui a fait le docteur ? Il lui a fait un bandeau…"

Une plongée dans l'univers de la santé

Dans la grande salle, une dizaine de stands représentant les différents professionnels. Des médecins, via le parcours de soin, mais pas uniquement. C’est aussi l’occasion d’aller à la rencontre d’autres professionnels de santé. Hamza Makhlouk est étudiant en 4è année de médecine, il est membre de la Corporation des Etudiants :

Hamza Makhlouk, étudiant en 4è année de médecine et membre de la Corporation des Etudiants
Crédit : Emilie Plantard

"Les enfants arrivent avec leurs doudous, une peluche qu’ils ont ramenée de chez eux, ils se baladent de stand en stand pour rencontrer différents professionnels de santé qui sont donc joués par des étudiants, ils commencent par des stands très médicaux avec des nounoursologues, tout ce qui est des constantes, du poids de leur doudou, etc. Ils vont défiler, faire une radio par exemple, aller chez le chirurgien s’il s’agit de réparer une patte cassée, et ensuite ils vont découvrir les autres stands hors médecine en quelque sorte, avec un stand de pharmacie, un centre de kinésithérapie, un stand pour les sages-femmes, un stand aussi de soins dentaires… Ils défilent de stand en stand pour découvrir différents métiers du soin."

Un bon exercice pour les enfants...

Chaque enfant se voit remettre un carnet de santé pour son doudou, que chaque soignant va remplir au fur et à mesure. Les enfants écoutent les diagnostics, participent aux soins quand il y a besoin sous l’œil d’Isabelle Sécher, leur institutrice de l’école St Joseph. Elle ne voit que du positif à cette opération qui fait participer activement les enfants.

Isabelle Sécher, institutrice de GS à l’école St Joseph - Nantes
Crédit : Emilie Plantard

"Comment tu t’appelles ? Solal… Et comment il s’appelle ton doudou ? Girafette… Qu’est-ce qu’on fait avant l’opération ? On va endormir Girafette pour qu’elle n’ait plus du tout mal… Ca dédramatise et ils ont envie de venir… Pour la peur des hôpitaux, la maladie, c’est très important, pour aussi le langage oral. Ils vont poser des questions, parler, écouter donc ça c’est aussi important. Et puis découvrir l’hôpital, les différents métiers, médicaux, paramédicaux."

Et pour les étudiants en médecine

Cette opération est bien sûr profitable aux enfants, c’est pour eux l’occasion de découvrir le monde de l’hôpital à travers non pas leurs blessures ou maladies, mais celles de leurs doudous. Mais elle présente également un intérêt concret pour les étudiants. Hamza Makhlouk :

Hamza Makhlouk
Crédit : Emilie Plantard

"Pour les enfants je pense que c’est vraiment important parce que ça permet de dédramatiser l’hôpital, même l’effet blouse blanche qu’il peut y avoir pour les enfants. Et pour nous aussi c’est important, dans la mesure où les patients qu’on sera amenés à soigner dans le futur ne sont pas que des patients âgés et polypathologiques, ce sont aussi des enfants. Et la manière d’aborder un enfant ne sera pas la même que la manière d’aborder un patient âgé, qui connaît un peu le monde du soin. Donc ça nous permet de nous adapter et adapter notre communication à ces enfants pour leur faire découvrir tout ça."

Une belle expérience pour tout le monde. Chaque année en France, les 38 facultés de médecine organisent pendant 1 semaine l’opération Hôpital des nounours et reçoivent près de 10.000 enfants.