L'arrivée dans l'Ouest des fumées des incendies du Canada

Les fumées des incendies canadiens ont traversé l'Atlantique, et s'invitent dans le ciel de l'Ouest. Air Breizh et Air Pays de la Loire surveillent de près le phénomène, mais faut-il s'inquiéter ?

Peut-il y avoir un impact sur la santé ?

Et à quelle évolution doit-on s'attendre pour les heures et les jours qui viennent ?

"Quand on regarde le ciel, il est un peu voilé et jaune, mais au niveau du sol, on ne respire pas ces particules !"

Les réponses de Marion Guiter, ingénieur d'études à Air Pays de la Loire, qui répond à Yann Launay : "Les masses d'air, qui sont chargées en particules de ces incendies, sont arrivées lundi en fin de journée et en début de soirée. Par contre, ce sont des masses d'air de haute altitude, on est à 3000  - 4000 mètres et on observe un impact visuel. Quand on regarde le ciel, il est un peu voilé, un peu jaune, mais par contre, au niveau du sol, on ne respire pas ces particules et on ne les mesure pas sur notre réseau de mesures. Ce qu'on voit pour les prochains jours, c'est que progressivement ce panache se déplace vers l'est de la France, on va donc être moins concernés petit à petit dans l'ouest... Dans quelques jours il est possible qu'il y ait une dégradation avec des pluies qui finalement vont faire tomber au sol ces particules... mais ce ne sera pas sur notre région, et à ce moment-là la situation sera revenue à la normale."

Des particules potentiellement nocives

Entraînées par un flux d'Ouest, les particules fines émises par les incendies sont potentiellement nocives, mais elles se trouvent à des altitudes très élevées, quand elles atteignent nos régions. Pourraient-elles, alors, redescendre et poser problème ? "Oui, elles pourraient redescendre, répond Marion Guiter, mais ce qui semble s'annoncer, c'est plutôt qu'une perturbation avec de la pluie fasse une sorte de lessivage de ces masses d'air... qu'elle nettoie ces particules et que ces particules tombent au sol avec l'eau. Et en fait, quand ces particules tombent au sol ne constituent pas une pollution. Ce sont des particules de carbone qui ne sont pas polluantes et il n'y a pas un danger si on est sous cette pluie."

Une qualité de l'air dégradée par temps chaud

Les cartes de qualité de l'air de l'Ouest présentent bien des dégradations, mais elles ne sont pas liées aux particules des incendies canadiens  : "en ce moment les dégradations de qualité de l'air qu'on a ou qu'on a eu ces dernières semaines, vont plutôt aller à un mode polluant qui s'appelle l'ozone, qui se forme à partir de polluants routiers et industriels. Mais sa formation est amplifiée par les rayons mauvais et les fortes chaleurs. C'est un polluant qu'on a un peu tout le temps, mais le moment où on en a le plus, c'est pendant les périodes de canicule... et c'est plutôt quand la qualité de l'air se dégrade par l'ozone qu'il va falloir pour les personnes sensibles surtout essayer de réduire les activités physiques intenses."

C'est jeudi que les fumées venues du Canada devraient être les plus denses, au-dessus de la France, mais l'arrivée annoncée de la pluie pourrait nettoyer l'atmosphère. Au Canada, les incendies de grande ampleur se poursuivent, et il est possible que des fumées arrivent à nouveau sur la France et l'Europe dans les semaines qui viennent.

Le départ de pompiers de l'ouest pour le Canada !

Une centaine de pompiers français (dont plusieurs pompiers de l'Ouest) partent ce mercredi pour le Canada : ils vont relever leurs collègues déjà sur place depuis début juin. 7 millions d'hectares ont déjà brûlé, au Canada, depuis le début de l'année.