L'affaire du Bugaled Breizh devant les juges britanniques

5 octobre 2021 à 8h58 - Modifié : 5 octobre 2021 à 9h01 par Dolorès CHARLES

Plus de 17 ans après le drame, on ne connait toujours pas les causes du naufrage du Bugaled Breizh. Depuis hier outre Manche, les juges britanniques examinent ce dossier.

Retour sur les faits, le 15 janvier 2004, le chalutier finistérien de Loctudy sombrait en Manche, au large du Royaume-Uni, avec à son bord 5 marins pêcheurs. Tous sont morts dans ce naufrage. C’est dans ce contexte, que s’est ouverte hier à Londres une "inquest". Trois semaines d’auditions très attendues par les familles des victimes, et aussi par l’association "SOS Bugaled Breizh".

Le président, Dominique Launay, espère que la justice britannique fera enfin la lumière sur cette affaire, et rappelle que la justice française, elle, s’est déjà prononcée par le passé sur les circonstances du drame : "cela a été jugé en 2008 par la cour de Quimper : elle va statuer que la seule cause possible pour expliquer le naufrage du chalutier Bugaled Breizh ne peut être que l'intervention d'une force exogène, comme un sous-marin. Cela a été confirmé par l'amiral (Dominique) Salles qui a enquêté pour expliquer lui aussi les causes du naufrage, ça c'est acté, donc ce n'est pas du tout la thèse des familles, c'est bien un sous-marin qui est en cause dans le naufrage du Bugaled Breizh, maitennat qui et quelle nationalité ?" Mystère.

 

Une quarantaine de témoignages

La Haute Cour de Londres va entendre ces trois prochaines semaines, une quarantaine de témoignages, pour tenter d’expliquer les circonstances du naufrage du chalutier breton. Les familles avancent la thèse du sous-marin militaire, dans la zone à cette époque et qui aurait accroché le bateau. En 2012, Jacques Losay a réalisé " The silent killer ", un documentaire d’1h30 retraçant l’affaire du Bugaled Breizh avec ses multiples rebondissements. Il revient sur l’objectif de ce film, qui permettait de pointer les incohérences du dossier :

"On a des séquences, qui exposent le problème, et nous avons des gens qui sont tout à fait d'accord et surtout nous mettons d'autres en difficultés qui sont pris dans le piège de leurs mensonges comme les autorités hollandaises... car elles prétendent qu'elles n'avaient pas de sous marin sur la zone et finalement (...) on s'en est aperçu lors d'une projection du "Silent Killer" à Londres, au cours de laquelle nous avons rencontré des marins qui nous ont dit que tout cela était faux, puisque nous avons vu un sous-marin qui émergeait alors qu'elles (les autorités hollandaises) prétendaient être en surface toute la matinée."

 

 

Les conclusions du juge Lickley, qui présidera les trois semaines d'audience, sont attendues pour fin octobre. Hier, la première journée d'audition a été marquée par l'émotion, les proches ont notamment dressé le portrait des cinq victimes.

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