Droit à l'avortement : rassemblements à Nantes, Rennes, Lorient, Brest...

Publié : 28 septembre 2023 à 12h01 - Modifié : 28 septembre 2023 à 12h03 par Tom ROSSI

Manifestation pour le droit à l'avortement.
Crédit : Collectif "Avortement: les femmes décident"

Plusieurs rassemblements sont organisés ce jeudi 28 septembre en France, à l'occasion de la journée internationale du droit à l'avortement. Un droit "fragile" que des associations veulent protéger, notamment en l'inscrivant dans notre Constitution.

234 300 avortements ont été enregistrés en France en 2022 et c’est 7000 de plus qu’en 2019, dernière année de référence. Une hausse surtout marquée chez les 20-29 ans, qui profitent de ce droit acquis en France en 1975 et allongé de 12 à 14 semaines de grossesses l’an dernier. 

Ce jeudi 28 septembre, au lendemain de la publication de ces chiffres, on célèbre justement la journée internationale pour la défense de ce droit à l’avortement. Des rassemblements sont prévus un peu partout dans le monde, notamment à Rennes (16h30), Lorient (17h) et Nantes (18h30). L'idée est de rappeler que 40% des femmes vivent dans des pays, où l’avortement est interdit ou très limité, comme aux Etats-Unis (certains états), à Malte, en Pologne ou Hongrie.

"Un droit fragile et bafoué dans certains états américains"

"Il y a de quoi être inquiet", selon Pascale Guiniec, animatrice du collectif femmes-mixité de la CGT du Maine et Loire qui appelle à se mobiliser : "le droit à l’avortement reste fragile. Il est notamment bafoué aux Etats-Unis avec des interdictions prononcées dans certains états. On voit toujours des attaques contre ce droit acquis depuis peu. Il y a aussi du lobbying : par exemple, le pape s’est exprimé récemment pour réaffirmer qu’il était contre le recours à l’avortement. Pourtant, nous savons, hélas, que des femmes ne pouvant pas aller au bout de leur grossesse ont recours à des solutions non sécurisées, pas protégées et dangereuses. Cela entraîne une augmentation du nombre de décès, des cassures familiales et psychiques."

"Un droit fragile"
Crédit : Tom Rossi

En France, "la problématique des délais"

Si en France la loi Veil permet aux femmes d'avoir recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) depuis 1975, Pascale Guiniec note malgré tout quelques difficultés d'accès : "au niveau moral, c'est difficile à vivre et il faut en plus le justifier plusieurs fois comme si la personne n'était pas suffisament adulte et consciente de ce qu'elle faisait. Certes, il y a eu une augmentation de la durée pour pouvoir intervenir, mais quelque fois, même 14 semaines, c'est vite arrivé. Les grossesses ne sont parfois pas connues à temps. Il y a aussi la problématique des délais entre le moment où la personne se sait enceinte et l'intervention, cela peut être très long et c'est difficile à vivre."

 

 

Les difficultés en France
Crédit : Tom Rossi

A l'occasion de cette journée internationale, la CGT et d’autres organisations réclament notamment "l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution française et dans la Charte européenne des droits fondamentaux". Elles demandent aussi "la disparition de la double clause de conscience spécifique à l’IVG, la pénalisation des activistes anti-IVG et la dissolution de leurs associations qui vont à l’encontre des droits des femmes."

RASSEMBLEMENTS

Des rassemblements sont programmés à Rennes (16h30, place de la République),  Brest (18h, place de la Liberté), Lorient (18h30, place Aristide-Briand) ou encore Nantes (18h30 au miroir d’eau). A Angers, une conférence populaire est prévue au 122, le tiers lieu culturel, à 19h30, et à Saint-Brieuc, la Maison des femmes organise un rassemblement également à 18 heures.