Journée d'action des enseignants : ils étaient 3 à 4.000 à Nantes

Publié : 1er février 2024 à 17h49 - Modifié : 1er février 2024 à 18h24 par Dolorès CHARLES

Manifestation des enseignants à Nantes (44)
Manifestation des enseignants à Nantes (44)
Crédit : Armand Douillard

Les enseignants du 1er et 2è degré du public étaient nombreux dans la rue ce jeudi 1er février, de Nantes à Rennes, en passant par Brest, La Roche-sur-Yon ou Quimper pour dénoncer leurs conditions de travail et salariales. Ils ne portent pas non plus beaucoup leur ministre dans leur cœur. Reportage à Nantes d'Armand Douillard.

Les syndicats enseignants appelaient à une journée de grève... De nombreuses manifestations ont donc eu lieu aujourd’hui (jeudi 1er février) dans l’Ouest, à Nantes, Rennes, Lorient, Quimper, Saint-Brieuc, Vannes, Angers, Laval, Brest, etc. Les organisations syndicales de l’Éducation Nationale ont défilé pour réclamer une revalorisation des salaires, l’amélioration des conditions de travail ou la création de nouveaux postes. Les syndicats voulaient aussi dénoncer la création de groupes de niveau au collège, symbole d’un "tri des élèves" pour Floriane Guérin du collège Rosa Parks de Nantes (44).

Les Groupes de niveau devraient "inquiéter tous les parents"

"Je suis professeure en collège et ce qui me mobilise particulièrement aujourd'hui, ce sont "les groupes de niveau". Je suis très remontée car la recherche montre bien que c'est n'importe quoi. Cela n'aide pas du tout les élèves à progresser c'est une vraie ségrégation scolaire qu'on est en train de préparer. Cela me met très en colère en tant que prof et en tant que maman ! Je trouve que cela devrait inquiéter tous les parents et puis la façon dont l'école publique a été salie par notre nouvelle ministre ces derniers temps, cela m'a motivé à faire grève aujourd'hui."

Floriane Guérin, professeure au collège Rosa Parks (44)
Crédit : Armand Douillard

"Elle (la ministre de l'Education) doit dégager au plus vite !"

Cette journée de grogne du monde enseignant était l’occasion de réclamer la démission de la ministre Amélie Oudéa-Castera, en charge également de la Jeunesse, du Sport et des Jeux olympiques. Ancien enseignant, désormais à la retraite, Jean-Marie Morel était très en colère dans le cortège nantais. "Elle doit dégager au plus vite ! D'abord, ça lui fera des vacances et elle en a peut-être besoin, et puis cela redonnera un peu d'air à l'Education Nationale, et à la caste qu'elle représente... Je n'hésite pas à dire que c'est une caste qui est en train de prendre la main sur l'Education Nationale. On avait rarement vu à ce point là un mépris... C'est une manière de cracher sur les enseignants et l'école publique. Pour moi, elle doit partir c'est évident !" 

Mobilisation des enseignants à Nantes (44)
Mobilisation des enseignants à Nantes (44)
Crédit : Armand Douillard
Jean-Marie Morel, enseignant retraité
Crédit : Armand Douillard

Une nouvelle journée de grève fixée le 6 février

De 3 à 4 000 enseignants étaient présents dans les rues de Nantes, cet après midi, accompagnés de quelques tracteurs de la Confédération paysanne venus en soutien. En France, ce sont 47 % des enseignants qui étaient en grève dans les collèges et lycées, selon le Snes-FUS, et 40 % à l'école primaire selon le Snuipp-FSU, contre 20% selon le Ministère. 

Sud Education 44 annonce aussi 500 manifestants à Saint-Nazaire. Pour le syndicat, cette journée est un franc succès et elle en appelle d'autres : "déterminé-es à riposter face aux attaques successives de nos dirigeant-es et à débloquer de vrais moyens pour l'École, les 200 grévistes réuni-es à Nantes en Assemblée Générale ont voté la reconduction de la grève à partir du mardi 6 février !

Clément Brochard, co-secrétaire de SUD éducation en Loire-Atlantique insite sur la création de postes. "L'une des particularités de notre académie à Nantes, c'est que dans le département du 44 par exemple, il y a beaucoup plus de candidats et candidates que de postes disponibles. Le gouvernement prétexte une baisse démographique et c'est un fait, mais on devrait utiliser cette baisse pour diminuer le nombre d'élèves par classe, parce que les écoles françaises sont les écoles en Europe où il y a quasiment le plus d'élèves par classe !"

Clément Brochard, co-secrétaire de SUD éducation 44
Crédit : Armand Douillard

On devrait poursuit Clément Brochard, en profiter pour "créer des conditions de remplacement optimales, car aujourd'hui, un enseignant ou une enseignante qui en arrêt parce qu'il est malade ou en burn-out ou même en formation, n'est pas remplacé... c'est la norme et on ne compte plus le nombre de journées de travail perdues par les élèves aujourd'hui."