JO 2024. Reportage chez Doudou et Compagnie, qui produit les mascottes !
Publié : 13 avril 2023 à 9h39 par Dolorès CHARLES
Nous sommes allés hier (mercredi 12 avril) dans la manufacture de La Guerche-de-Bretagne (35), où sont fabriquées les célèbres mascottes des prochains JO de Paris en 2024. A moins de 500 jours de l'évènement, la production s'accélère.
A 470 jours des Jeux Olympiques de Paris, le stock de mascottes "Phryges" augmente rapidement, sur le site breton de Doudou et Compagnie, à La-Guerche-de-Bretagne, près de Rennes. L'atelier accélère la cadence pour produire jusqu'à 1 000 exemplaires par jour. Des versions "premium" des mascottes inspirées du bonnet phrygien.
Une fabrication qui fait la fierté de Julie, l'une des couturières bretonnes de Doudou et Compagnie, qui intervient sur les dernières étapes de production : "je la trouve super mignonne, elle a une bonne bouille, c'est super agréable au toucher et c'est une fierté ! C'est super agréable de se dire qu'un champion l'aura peut-être dans les mains ! Dans les mains de n'importe qui, que ce soit un champion, un enfant ou un adulte, c'est toujours valorisant. Le but de l'opération est de valoriser le savoir-faire français, qui se perd un peu..."
Une mascotte pleine d'expression(s)
Les deux mascottes des JO, Phryge olympique et Phryge paralympique, ont été conçues par l'agence W et par l'équipe de Paris 2024, mais Doudou et Compagnie n'a pas reçu de plans clés en main : il a fallu transcrire le dessin en peluche, et le décliner en gamme, comme l'explique Déborah Vital, directrice générale de Doudou et Compagnie : "il a fallu apporter de l'expression dans ce regard (les petits yeux) parce qu'on sait que les enfants adorent les yeux expressifs... On est français, on est vainqueur, ce sont les J.O et on y va, mais en même temps, on est sympa aussi... et puis on est ronchon. Il y a toutes ces expressions qu'on a dû positionner dans cette mascotte.
On a toute une collection : il y a le petit porte clés mascottes, la mascotte de 25 centimètre, 35, 50 et la mascotte de 80cm. Il fallait qu'on propose au comité olympique d'avoir des doudous mascottes. C'est la première fois que dans un programme de produits dérivés, il y a des mascottes pour les bébés. Ça, c'est juste génial parce qu'il y a tous ces petits bébés qui vont naître en 2024, ils auront un doudou Doudou et compagnie, mais on souhaite aussi qu'ils aient un petit doudou mascotte avec l'année de leur naissance."
Une mascotte, conforme aux valeurs qu'on a toujours défendues
Pour augmenter la production, l'atelier de La Guerche-de-Bretagne est passé de 10 à 30 personnes, et devrait monter prochainement à une cinquantaine de personnes. Mais pas question pour Alain Joly de réduire la voilure après les JO : le site de La Guerche a vocation non seulement à perdurer, mais à permettre la relocalisation d'une partie de la production de peluches et doudous en France : "les Jeux Olympiques sont des jeux pour tous. Le niveau de prix doit être accessible au plus grand nombre et forcément, le made in France est un peu plus cher que la mascotte fabriquée en Asie. Mais attention ce n'est pas la même mascotte : la mascotte made in France est un peu plus grande, différente dans sa matière première, et elle a surtout deux grosses particularités : elle sait faire du sport parce qu'elle a une mémoire de forme et elle est surtout fabriquée en France (...) Je vais produire la mascotte, conforme aux valeurs qu'on a toujours défendues chez "Doudou et compagnie", c'est à dire les valeurs créativité, proximité, qualité et surtout non sélection de nos consommateurs. Il faut vraiment que le prix soit accessible au plus grand nombre."
Si une partie des Phryges fabriquées par Doudou et Compagnie sortira de l'atelier de La Guerche, une grande partie sortira de l'usine chinoise du groupe... Mais vu le symbole et l'événement, n'aurait-il pas été possible de fabriquer l'intégralité des mascottes en France ?
La réponse d'Alain Joly, président et fondateur de "Doudou et Compagnie", au micro de Yann Launay. "On est en train de remettre au point des machines qui n'existent plus, des machines qui n'existent même pas en Asie, pas même en Chine... Ce sont des machines qui étaient faites pour faire de la fourrure, réadaptées il y a 40 ans pour faire de la peluche et on a refait faire deux machines à l'identique pour fabriquer les Phryges. On était en train de reformer des jeunes à des techniques qui n'existent plus. La mascotte est un accélérateur de quelque chose qu'on avait de toute manière en nous depuis des années et qui correspond aussi à une demande du marché."
Les deux mascottes "made in La Guerche" seront en vente 39,90 euros, et les modèles les plus proches fabriqués en Chine seront vendus 26,90 euros. Les mascottes "Phryges" Doudou et Compagnie sont déclinées en porte-clé, en doudou, en peluches de 20 cm à 1,30m. Le fabricant n'annonce pas de quantité : tout dépendra des ventes...
Le nombre de mascottes vendues lors des JO précédents est très variable, mais dépassait souvent le million d'exemplaires, ces dernières décennies.