Jean-Marc Ayrault : la logique de Vladimir Poutine
Publié : 15 mars 2022 à 15h06 - Modifié : 15 mars 2022 à 15h14 par Dolorès CHARLES
L'ancien premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ainsi que Yoann Barbereau qui a fui la Russie, sous le régime de Poutine, étaient les invités de l'émission "Sur place ou à emporter" ce mardi midi sur Hit West pour donner leur vision de la guerre en Ukraine.
L’un comme l’autre suivent de près la guerre, qui a éclaté il y a maintenant près de trois semaines aux portes de l'Europe, en Ukraine. Le breton domicilié à Douarnenez, Yoann Barbereau, qui a fui la Russie en 2017 après avoir été victime d’un complot dans ce pays, et l'ancien maire de Nantes (1989- 2012) et Premier ministre (2012-2014), Jean-Marc Ayrault. Ce dernier a croisé plusieurs fois la route de Vladimir Poutine. La première fois que Jean-Marc Ayrault a rencontré le président russe, c’était chez lui en octobre - début novembre 2013, et l'Ukraine était déjà sa préoccupation première. A cette époque, il y avait un projet de contrat de coopération entre l’Europe et l’Ukraine, et l'homme fort de Moscou n'y était pas favorable. Un accord signé quelques mois plus tard, à l'issue d'une mobilisation de la population (déjà).
"Poutine a dénoncé ce projet et il m'a dit en terminant cet échange "de toute façon cela ne se fera pas", et effectivement le président en place (ndlr : Viktor Ianoukovytch) proche de Poutine a finalement dit qu'il ne signait pas l'accord, et puis il a ensuite fini par fuir en Russie. Il a été remplacé lors d'élections par un autre président (ndlr : Petro Porochenko) pour signer cet accord, mais Poutine n'en est pas resté là. Il ne l'acceptait pas, il a envahi le Donbass et soutenu les séparatistes et plus tard c'était l'annexion de la Crimée. Il y a une logique dans la position de Poutine de plus en plus dure et violente, et là il est dans une fuite en avant - il a déclaré la guerre à un pays (indépendant). C'est la première fois depuis la seconde guerre mondiale qu'on porte atteinte à l'intégrité territoriale d'un pays et qu'on l'attaque, maintenant on a un peuple ukrainien qui résiste mais qui est sous les bombes, avec des milliers de victimes et des destructions terribles - c'est l'enfer."
Quid des sanctions ?
La diplomatie a été privilégiée dans les relations franco-russes, mais est-il raisonnable aujourd’hui de continuer à penser qu’on peut discuter avec Vladimir Poutine ? Alors qu'en Ukraine, les habitants vivent sous les bombes...
La réponse de Jean-Marc Ayrault au micro d'Elouen Rouchy : "Si on veut que Poutine accepte la discussion pour arriver à un cessez-le-feu, il faut qu'on soit fort et c'est pour cette raison que les sanctions étaient indispensables, et il faut même continuer à les renforcer. Il faut diminuer la commande de gaz et de pétrole russes, et il faudrait même mettre l'embargo. Si on est simplement dans la parole, ce ne suffira pas, donc il faut être ferme et déterminé et c'est ce que les européens ont montré jusqu'à présent, mais il faut monter encore en puissance même si cela a des conséquences pour nous (on le voit avec le prix du carburant qui augmente...) mais je pense qu'il faut faire preuve d'une grande détermination et d'une grande fermeté pour arriver à des discussions et au cessez-le-feu."
Pour retrouver les deux interviews de Jean-Marc Ayrault et de Yoann Barbereau, cliquez ici.