Insécurité : La maire de Nantes a rencontré le ministre de l’intérieur

Publié : 5 octobre 2022 à 10h24 - Modifié : 5 octobre 2022 à 16h10 par Emilie PLANTARD

Johanna Rolland reçue par le ministre Gérald Darmanin
Johanna Rolland reçue par le ministre Gérald Darmanin
Crédit : Twitter Ministre de l'intérieur / @GDarmanin

Johanna Rolland s'est entretenue le ministre de l’intérieur ce mardi en fin de journée. Cette rencontre intervient après la série d’incidents majeurs survenus à Nantes ces dernières semaines, des renforts ont été annoncés. Le représentant de l’Unsa Police 44 attendait cela, mais il reste lucide sur la montée de la violence.

La maire de Nantes a pu s’entretenir ce mardi 4 octobre avec le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin pour un entretien autour de l’insécurité dans sa ville. Après l’emballement médiatique des derniers jours, Johanna Rolland a demandé des moyens supplémentaires pour lutter contre la délinquance. Le ministre s’est engagé à affecter temporairement une unité de force mobile en sécurité publique, à partir de lundi 10 octobre. Pour Laurent Le Tallec, secrétaire de l’UNSA Police de Loire-Atlantique, il faut des renforts pérennes. "Nous ce qu’on souhaite c’est un renfort aussi bien en fonctionnaires qu’en matériel. Le ministre de l’intérieur a respecté le contrat de sécurité intégré qu’il avait signé avec Nantes, on est 70 fonctionnaires supplémentaires mais on partait de tellement loin qu’il en manque encore une cinquantaine.  Je pense qu’il faut encore un effort supplémentaire de la mairie pour recruter des policiers municipaux."

Le ministre s’est aussi engagé à monter à Nantes une unité de CRS à rayonnement régional. 200 policiers, dont 80 seront « spécifiquement dédiés à l’agglomération nantaise ». Une centre de rétention doit aussi être créé pour la Loire-Atlantique « dans les plus brefs délais ».

Laurent Le Tallec, secrétaire de l’UNSA Police de Loire-Atlantique
Crédit : Emilie Plantard

Plus de police municipale

La maire de Nantes réclamait plus de moyens mais aussi une meilleure coordination entre Police nationale et municipale. Pour Laurent Le Tallec, secrétaire départemental UNSA 44, le problème n’est pas vraiment là. "Je pense que la coordination, elle existe déjà. Maintenant, la police nationale travaille 24H/24, ce qui est loin d’être le cas pour la police municipale, qui travaillait initialement jusqu’à 2H du matin, actuellement c’est plutôt minuit. Donc il faudrait déjà faire en sorte qu’ils aient une patrouille de nuit pour qu’il y ait une meilleure visibilité."

La maire de Nantes s'est engagée à recruter 50 policier supplémentaires d'ici la fin se son mandat en 2026.

Laurent Le Tallec, secrétaire de l’UNSA Police de Loire-Atlantique
Crédit : Emilie Plantard

La montée en puissance des violences liées au trafic de drogue

A Nantes, la violence est montée en puissance ces dernières années, et plus particulièrement ces derniers mois. En cause notamment, le trafic de stupéfiants, mais la capitale ligérienne n’est pas la seule ville à souffrir de ce problème. Laurent Le Tallec "pense que c’est maintenant partout sur le territoire même si c’est effectivement très prégnant à Nantes. Il y a une particularité c’est qu’il y a beaucoup d’échanges de tirs et c’est de plus en plus violent au quotidien. La police va résoudre une partie de la problématique mais il faut aussi que la justice prenne des peines plus sévères et il faut aussi un réveil des citoyens. Il faut briser l’omerta."

Le réveil des villes de l’ouest

Johanna Rolland qui rencontre le ministre de l’intérieur, les syndicats de police n’en attendent rien de particulier. Cette rencontre est organisée en réponse à un coup de pression médiatique mais le problème ne date pas d’hier. Toutes les villes constatent une montée en puissance du trafic et de la violence, y compris dans ces villes de l’ouest réputées plus tranquilles. Ecoutez le ressenti de Laurent Le Tallec, d’UNSA Police 44 : "C’est un problème politique à Nantes. C’est une ville où il faisait bon vivre, où il y avait peu de vidéo surveillance, peu de police municipale... L’époque a changé et le réveil est difficile, même pour la municipalité. C’est compliqué à endiguer et qu’il n’y a pas qu’à Nantes. Demandez à Grenoble ou à Lyon si c’est mieux chez eux, je n’en suis pas certain. "

Le procureur de Nantes a récemment dévoilé qu'une note de la chancellerie demandait un renforcement des moyens du tribunal judiciaire. Il demande la création d’une nouvelle chambre correctionnelle pour traiter les dossiers de petite et moyenne délinquance.

Laurent Le Tallec, secrétaire de l’UNSA Police de Loire-Atlantique
Crédit : Emilie Plantard