Inédit en France. Les gendarmes bretons vont rouler en "cyclos" électriques tout terrain

Ce sont les gendarmes du Finistère qui seront les premiers à les utiliser, en France : des cyclomoteurs électriques tout terrain viennent de leur être confiés, pour un test avant une éventuelle généralisation. Ce sont des engins nés en Nouvelle-Zélande, conçus pour passer à peu près partout et dotés d'une batterie puissante, qui garantit une autonomie de 130 kms. Un engin plus affuté qu'il en a l'air : il ne faut pas se fier à son allure rudimentaire de mobilette électrique, comme l'explique Denis Carron de la Carrière, fondateur de l'entreprise Toad, basée à Quimper, qui fournit les cyclo à la gendarmerie.

"Il a été testé par la Section technique de l'Armée de terre dans toutes les conditions possibles et imaginables..."

"Cela passe partout où une motocross passe, c'est entre l'enduro, le scooter de ville et la mobylette, c'est un engin qui sait tout faire en portant 150 kilos de charge utile ! C'est un utilitaire très vif qui accélère très fort, et c'est complètement silencieux parce qu'il n'y a pas d'engrenage. Vous avez un moteur dans la roue arrière, un moteur dans la roue avant, et vous avez un châssis tubulaire type Ducati en aluminium dans lequel vous allez encastrer une batterie... En fait, c'est indestructible, il a été testé par la STAT - la Section Technique de l'Armée de Terre - dans toutes les conditions possibles et imaginables, et ils n'ont pas réussi à venir à bout du tout..."

Deux premiers cyclo UBCO ont été livrés aux gendarmes

Premières impressions avec le capitaine Jean-Baptiste Bellot, commandant la gendarmerie de Quimper : "c'est un véhicule assez léger et maniable, il accélère quand même bien sur les premiers mètres. En termes de sensations, c'est entre le vélo électrique et le scooter et cela se manie facilement : en quelques instants, on arrive à se sentir en sécurité ! Cela nous permet d'accéder à différents types de terrains, aussi bien la route que le chemin, et qu'en ville également... Cela nous permet de varier nos modes d'action. C'est un outil extrêmement intéressant."

"C'est assez original et je pense que cela va susciter la curiosité !"

Une façon pour la gendarmerie de verdir sa flotte de véhicules, mais la colonelle Charlotte Tournant, à la tête des gendarmes du Finistère, y voit aussi des avantages tactiques : "c'est assez original et je pense que cela va susciter de la curiosité. Les gendarmes, qui vont effectuer des patrouilles de prévention et de contact avec la population, seront interrogés. C'est un premier prétexte pour favoriser le contact avec les gendarmes, j'y vois déjà ce premier avantage et le deuxième c'est que c'est quelque chose qui est très discret...

Cela va permettre d'avoir un mode d'action un peu différent dans la lutte contre la délinquance, les incivilités et les cambriolages puisqu'on va arriver en mode silencieux contrairement à un véhicule thermique et visuellement aussi très discret. Je pense qu'on peut aussi surprendre nos délinquants et favoriser la résolution de certaines affaires."

Les premiers cyclos seront confiés à la brigade de Saint-Pol-de-Léon. Ils pourraient aussi être utilisés dans les Monts d'Arée et pendant des festivals comme les Vieilles Charrues. Un premier bilan sera dressé après l'été.

La société quimpéroise Toad prépare aussi une version du cyclo pour les forces spéciales françaises, une version à la fois allégée, durcie, capable de dépasser les 70 km/h et d'être parachutée sur zone d'opération.