Immobilier : Vers un marché moins tendu en 2022
Publié : 16 décembre 2021 à 10h13 - Modifié : 16 décembre 2021 à 10h44 par Emilie PLANTARD
C’est la semaine de l’immobilier des notaires jusqu’au 17 décembre prochain, l’occasion de faire un bilan de l’année écoulée. Particulièrement tendu à Nantes et sur le littoral, le marché devrait s’alléger en 2022.
C’est indéniable, l’ouest de la France est attractif et acheter un appartement ou une maison est de plus en plus difficile. La crise sanitaire n’a pas freiné la tendance, bien au contraire. Le marché immobilier ne s’est jamais aussi bien porté en France, c’est même une nouvelle année record que nous venons de traverser. En Loire-Atlantique, le volume de ventes a augmenté de 8,5% entre 2020 et 2021, + 12% pour les maisons anciennes, +14% pour les terrains à bâtir... Antoine Teitgen est notaire et président de la chambre des notaires de Loire-Atlantique.
"2020 était déjà une année où il y avait eu un record du nombre de transactions en France, et 2021, la tendance très marquée et on a dépassé les 1,2 millions de transactions sur le territoire national. On explique ça par un regain d’intérêt pour l’investissement immobilier, des besoins de logements parce que augmentation de la population, également des façons de vivre qui ont un peu évolué, avec des désunions, des arrivées de population sur différents territoires, et on l’a vu, quand on a parfois des défiances des particuliers sur le système bancaire, on préfère investir dans l’immobilier. Donc regain de transactions parce qu’envie de se faire plaisir aussi je crois."
Deux années de crise sanitaire
On peut bien sûr pointer du doigt la crise sanitaire et le confinement, qui ont modifié certains comportements. Le télétravail, par exemple, a incité certains salariés à déménager. De nombreux nantais sont partis en campagne ou en bord de mer, d’autant qu’en Loire-Atlantique, les réseaux routiers et ferroviaires le permettent aisément.
"Beaucoup de gens, à l’occasion de ce confinement, je pense ont fait des choix, qui les ont incités à accélérer des projets. On a constaté une envie de plein air, une envie de mer et donc c’est pour ça que sur le littoral, les prix ont fortement augmenté, avec des volumes de transactions assez importants. Le télétravail a permis ça. Il n’y a plus cette distance qui était un frein. Aujourd’hui, cette distance on l’assume par des moyens techniques, ça ne fait pas tout évidemment, et c’est pour ça qu’il y a toujours un intérêt majeur à habiter proche de son lieu d’exercice. Pour autant, il y a des arbitrages qui ont été faites et il y a un équilibre un peu plus prononcé sur l’ensemble du territoire, grâce à cet effet post confinement."
Pas la faute aux parisiens
En Loire-Atlantique, les appartements dans l’ancien se vendent aujourd’hui à un prix médian de 3540 euros du m2, soit 11% de plus qu’en 2020 (+12% en Ille-et-Vilaine, +10% en Vendée, +9,5% dans le Morbihan). Dans les villes, c’est Nantes qui domine le classement avec un prix médian de 3800 euros au m2 (+9,6%), puis Rennes à 3460 euros au m2 (+13,1%) et Vannes à 3220 euros du m2 (+12,3%). La hausse des prix est facilement imputée à une arrivée massive de parisiens ou franciliens en quête de confort de vie et au pouvoir d’achat supérieur. Si c’est relativement vrai sur la côte (Sur la côte d’Amour, 18% des ventes ont été réalisées avec des franciliens), ce n’est pas le cas dans le reste du département, ni même à Nantes. Antoine Teitgen, notaire et président de la chambre des notaires de Loire-Atlantique :
"80% des transactions aujourd’hui se font par des personnes de Loire-Atlantique donc ça veut dire que le marché est auto-entretenu. Il peut y avoir des tendances, sur des biens qui nécessitent un pouvoir d’achat un peu plus important, sur le littoral, on a vu d’ailleurs que la proportion de franciliens sur le littoral était plus importante, notamment la Côte d’Amour. En Loire-Atlantique, l’accueil de la population francilienne représente environ 7% du nombre de transactions, donc ça veut dire que ce n’est pas marginal puisque 7% ça représente quelque chose, mais pour autant c’est une arrivée de population, ce n’est pas une invasion et ce n’est pas ça qui fait une tendance forte."
Un avenir plus serein
Si vous voulez acheter mais n’y parvenez pas, vous voyez les prix qui s’envolent, ça vous stresse… Sur des marchés très tendus comme à Rennes ou Nantes, il était effectivement très difficile de se positionner. Heureusement, la pression devrait baisser, c’est en tous cas ce que pressentent les notaires.
"On est arrivés à un niveau de prix extrêmement élevés, et on peut raisonnablement penser que beaucoup de projets ont été réalisés en 2020 et 2021, et aujourd’hui, on peut imaginer que les candidats à l’acquisition sont toujours nombreux mais ils le seront un peu moins que ces 2 dernières années. Et donc de ce fait là, un marché plus équilibré, un vendeur qui va rencontrer un acquéreur mais qui n’en aura peut-être pas 6 ou 7 ou 8 comme c’était le cas jusqu’à présent et donc en général, ça permet un rééquilibrage, dans les délais, dans la réflexion, et aussi un peu dans les prix qui vont certainement stagner."
« Parlons de toits », c’est la 2è édition de la semaine consacrée à l’immobilier des notaires. L’occasion de poser toutes vos questions à ces professionnels. Les 16 et 17 décembre, de 15h à 20h, vous pouvez appeler le 3620 en précisant le mot "notaire". Vous pourrez échanger avec un notaire par téléphone sur les projets immobiliers, vente, achat, location ou encore transmission.
Quelques chiffres :
Appartements anciens (Prix médian au m2) :
Loire-Atlantique : 3540 euros/m2
Littoral Nord Loire : 4860 euros/m2
Ille-et-Vilaine : 3090 euros/m2
Morbihan : 2680 euros/m2
Nantes : 3800 euros/m2
Rennes : 3460 euros/m2
Maisons anciennes (Prix médian) :
Loire-Atlantique : 260.000 euros
Ille-et-Vilaine : 210.000 euros
Morbihan : 210.000 euros
Nantes : 422.200 euros
Littoral Nord Loire : 370.000 euros
Appartements neufs (Prix médian au m2) :
Loire-Atlantique : 4470 euros/m2
Nantes centre : 6000 euros/m2
La Baule : 6500 euros/m2