Ille-et-Vilaine : Vigilance sécheresse maintenue malgré la pluie

Publié : 30 décembre 2022 à 9h27 - Modifié : 30 décembre 2022 à 14h51 par Emilie PLANTARD

La Vilaine
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Crédit : @B.Bouflet Reporter

La préfecture d’Ille-et-Vilaine vient de rétrograder l’état d’alerte en vigilance sécheresse pour le département malgré les récentes pluies. Le niveau des rivières reste tendu pour l’approvisionnement en eau potable. Explications.

Le Morbihan et le Finistère sont en alerte orange pour pluies et inondations, selon Météo France, et les prochains jours s’annoncent encore pluvieux sur une bonne partie de la Bretagne. C’est une bonne nouvelle en Ille-et-Vilaine. Le département peine à sortir d’un contexte se sécheresse depuis l’été. La préfecture maintient donc le niveau de vigilance, non pas pour restreindre mais pour inciter les professionnels et les particuliers à économiser l’eau potable.

Une décision totalement justifiée pour l’association Eau et Rivières de Bretagne. Pauline Pennober, chargée de mission "politique de l’eau", répond à Emilie Plantard : "en Bretagne, et notamment en Ille-et-Vilaine, nous dépendons de nos rivières et de nos retenues d’eau qui sont majoritaires pour notre alimentation en eau potable... plus de 75% ! Les pluies de l’année sont donc très importantes pour l’alimentation en eau potable. Sur les 16 derniers mois en Ille-et-Vilaine, on a eu que 5 mois où on a eu plus de pluies que la normale. Le reste du temps c’était déficitaire. Ce qui signifie qu’aujourd’hui, malgré le fait qu’il pleuve, il va falloir beaucoup de pluie pour que ces retenues se remplissent de manière suffisante."

Pauline Pennober, chargée de mission « politique de l’eau »pour Eaux et Rivières de Bretagne.
Crédit : Emilie Plantard

Pas encore assez de pluie

Il est tombé moins de 600 mm d’eau sur le département en 2022, c’est pour l’instant insuffisant pour recharger les réserves d’eau. Ecoutez les explications de Pauline Pennober : "le mois de novembre, nous a paru très pluvieux par exemple, et en fait c'est un mois de novembre normal, un tout petit peu plus que d’habitude mais pas beaucoup plus. En décembre, il a plu la semaine dernière mais au début du mois on a eu des températures très froides, et pas de pluie. Pour l‘instant c’est difficile de dire s’il va pleuvoir suffisamment pour remplir nos retenues et pour attaquer la période printanière en étant rassurés sur la question, c'est pour ça que la préfecture veut maintenir une vigilance."

Pauline Pennober, chargée de mission « politique de l’eau »pour Eaux et Rivières de Bretagne.
Crédit : Emilie Plantard

Les besoins en eau potable augmentent

Cette démarche est nécessaire pour l’association Eau et Rivières de Bretagne, pour assurer une prévention dans ce département de plus en plus peuplé. On y compte aujourd’hui plus d’1,088 million d’habitants, soit 50.000 de plus qu’en 2014.

"C’est très complexe, ajoute Pauline Pennober, surtout que la consommation d’eau augmente sur notre territoire, "très attractif", mais en Ille-et-Vilaine cela fait 8 ans qu’on a connu tous les ans des situations de sécheresse, sauf en 2018. On est donc sur une situation chronique, on est un territoire déficitaire en eau et on a besoin de se dire à quel point cette ressource est inestimable et ce sera la facteur numéro 1 de limitation du développement du département."

Pauline Pennober, chargée de mission « politique de l’eau »pour Eaux et Rivières de Bretagne.
Crédit : Emilie Plantard

En Ille-et-Vilaine, la préfecture incite les usagers à poursuivre leurs efforts de réduction de la consommation d’eau potable. Les autres départements de la Bretagne sont revenus à des niveaux convenables. En Pays-de-la-Loire, seule la préfecture du Maine-et-Loire continue de prendre des mesures restrictives pour préserver la ressource. 

(*) Des cumuls de précipitations de 50 à 80 mm sont attendus en Bretagne d’ici demain après-midi, surtout dans le centre du Finistère et du Morbihan. On attend aussi beaucoup de vent : de 90 à 110 km/h sur les côtes. Dans les terres ce n’est guère mieux, avec des vents de 70 à 90 km/h et même 100 km/h dans les Côtes-d'Armor et le Finistère. Le tout s'accompagne de températures douces, pour une fin décembre.