Ille-et-Vilaine. La menace de pénurie d'eau toujours présente

Publié : 15 novembre 2022 à 8h18 par Dolorès CHARLES

Eau du robinet
Crédit : Yann Launay

Le Comité de Gestion de la Ressource en Eau d’Ille-et-Vilaine s’est réuni une douzième fois, ce mercredi 9 novembre, et la tension sur la ressource en eau perdure.

En Ille-et-Vilaine, les particuliers comme les entreprises sont invités à poursuivre les efforts pour économiser l'eau. Le département breton passe du niveau "alerte renforcée" (niveau 3 sur 4) au niveau "alerte simple" (niveau 2 sur 4), ce qui veut dire que les restrictions sont légèrement allégées, mais qu'elles ne disparaissent pas, contrairement à ce qui se passe dans le Finistère ou le Morbihan. Les récentes pluies ont un peu éloigné la menace de pénurie d'eau, sans la faire disparaître, comme l'explique Paul-Marie Claudon, secrétaire général de la préfecture d'Ille et Vilaine :

"Le risque de rupture à court terme s'éloigne : on a globalement gagné 10 à 20 jours de production d'eau grâce aux phénomènes météorologiques récents. Néanmoins, ils ne sont pas suffisamment intenses aujourd'hui, notamment sur les barrages, pour procéder à leur recharge. On a toujours des barrages, dont le niveau baisse certes de façon moins importante, mais il continue de baisser. La situation s'est un tout petit peu améliorée, mais la situation demeure tendue, notamment dans la perspective de 2023 et de la période estivale... Le déficit hydrique qu'on a connu à l'été 2022 provenait d'un déficit de pluies pendant l'hiver 2021 2022."

Paul-Marie Claudon, secrétaire général de la préfecture
Crédit : Yann Launay

Les pluies ne sont pas suffisantes

En Ille et Vilaine, les pluies actuelles ne permettent pas de recharger barrages et nappes phréatiques. Catherine Diserbeau est chef du service eau et biodiversisté à la DDTM 35 (Direction départementale des Territoires et de la Mer), et au micro de Yann Launay, elle explique que les "dépressions  ont tendance à passer sur la pointe de la Bretagne depuis quelques mois, et elles touchent l'ouest de l'Ille et Vilaine, mais surtout le Finistère, les Côtes d'Armor et le Morbihan qui ont une pluviométrie sensiblement plus importante. On est à peu près à la moitié du mois de novembre, on a eu à peu près à 40 % de la normale. Il est tombé à peu près 40 mm pour l'instant sur le mois de novembre. Un mois normal de novembre, c'est 80 à 100 mm en fonction des secteurs du département. S'il ne tombe pas aujourd'hui, d'ici la fin du mois entre 40 et 60 mm en fonction des secteurs, on ne sera pas à la normale."

Catherine Diserbeau
Crédit : Yann Launay

Les appels au civisme sont-ils efficaces ?

La préfecture d'Ille-et-Vilaine assure que les restrictions et les appels au civisme sont efficaces, il est difficile de donner des chiffres précis à ce stade, mais des données montreraient que la consommation a réellement diminué (peut-être de 5%) ces derniers mois : "plusieurs syndicats de production d'eau nous ont indiqué qu'il y avait eu une baisse significative de la consommation d'eau depuis plusieurs mois, en comparaison à la fois de ce qui s'était passé en début d'année. Au regard des années antérieures, cela veut dire qu'il y a une prise de conscience, que l'eau est un bien précieux et que c'est un bien rare. Il faut être vigilant quant à son utilisation. Ces baisses s'expliquent naturellement par les mesures de restriction qui ont été appliquées d'une part, et par des changements de comportements du côté des particuliers. Mais il n'y a pas que les particuliers, il y a aussi le monde économique qui est extrêmement sensibilisé à cette question, le monde agricole aussi. On voit bien qu'on a une prise de conscience collective sur la nécessité d'être plus sobre en terme de consommation."

Paul-Marie Claudon, secrétaire général de la préfecture
Crédit : Yann Launay

Un nouveau point de situation est prévu début décembre, à Rennes. Si les pluies restent faibles, la préfecture brétilienne n'exclut pas de durcir à nouveau les restrictions d'usage de l'eau.