Grand Ouest. La galère de trouver un stage pour les élèves de seconde !
Publié : 4 avril 2024 à 12h32 - Modifié : 4 avril 2024 à 12h42 par Dolorès CHARLES
Depuis quelques jours, la plateforme " 1jeune1solution.gouv" permet aux jeunes scolarisés en seconde de trouver un stage, mais ce n'est pas si facile de décrocher deux semaines de stage d'observation dans une entreprise ou une association. Yann Launay est allé voir des lycéens de l'ouest, et si certains ont déjà trouvé, d'autres en sont loin.
C'est la nouveauté 2024 pour les élèves de seconde : le stage de fin d'année, programmé du 17 au 28 juin prochains. Un stage d'observation obligatoire dans une entreprise, une association ou une administration, qui vise à améliorer l'orientation des lycéens. Autre objectif pour le Gouvernement, la reconquête du mois de juin, qui rimait souvent avec vacances anticipées pour ces élèves. Reste qu'il n'est pas si simple de dénicher un stage de deux semaines...
Alors que la date approche, où en sont-ils ?
Yann Launay a recontré quelques lycéens du Morbihan. "On sait ça depuis le début d'année et on a eu le temps de faire les recherches donc je m'y suis pris à l'avance et j'ai mon stage de kiné ! Moi je suis toujours en recherche, je voulais faire chez le SNJ, le service national universel, mais il n'y a plus de place... Ce n'est pas évident, il n'y a pas beaucoup de propositions et il faut pas mal de recherche pour trouver dans un domaine qui nous convient... Ils disent que c'est obligatoire, mais s'il n'y a pas de stage... il n'y a pas de stage. Pour moi, c'est très compliqué parce que j'ai fait beaucoup de demandes, qui ont été toutes refusées... Heureusement que j'ai des membre de ma famille qui sont dans des entreprises et cela va m'aider ... mais on n'a pas été trop soutenu, ni vraiment guidé."
Comment les élèves perçoivent-ils ce stage ?
Les jeunes sont-ils motivés par cette séquence d'observation de fin d'année ? Réactions mitigées : "Je ne comprends pas trop le principe, sachant qu'il ne faut pas faire de rapport de stage et que ce n'est pas rémunéré. En plus, j'avais déjà des trucs de prévu pour les vacances ! Je trouve cela intéressant car cela nous permet de voir plusieurs métiers. Cela ajoute encore de l'expérience... Je trouve que cela comble l'année, ils ne veulent pas nous rajouter des heures, mais après ça pourrait être intéressant de découvrir d'autres métiers ou quelque chose qui t'inspire pour ton futur. Deux semaines ça fait un peu long, mais si c'est dans une entreprise qui nous plaît cela peut nous aider... comme pour le stage de troisième finalement. Mais là, ça va être fait à l'arrache et (on va se retrouver) dans des entreprises qui ne nous plaisent pas. Je ne suis pas forcément fan !"
"L'idée est bonne sauf que c'est fait dans l'urgence, et sur un cadrage unique de deux semaines figées"
Alors que la recherche de stage tourne au casse-tête, la Fédération des parents d'élèves (FCPE) dénonce une mesure mise en place dans la précipitation. Pour Emeline Deschamps, qui préside la FCPE d'Ille & Vilaine, cette réforme risque de finir dans la cacophonie, alors que l'intention de départ était louable. "C'était la reconquête du troisième trimestre, et on est absolument pour, ce n'était pas possible dans les lycées parce qu'ils étaient zones d'examen et que les professeurs étaient soit en correction, soit en surveillance... On leur trouvait donc soit le SNU mais il n'y a pas assez de places, et on ne peut pas mettre les 550 000 élèves de toute la France en SNU donc on leur permet d'aller en entreprise.
L'idée est bonne sauf que là, c'est fait dans l'urgence, c'est fait sur un cadrage unique de deux semaines figées. Ils se rendent compte que ça ne suffit pas et qu'il y aura quand même des élèves sur le carreau. On vient nous dire en off que finalement, le lycée pourrait peut être accueillir sur la période de deux semaines des élèves, alors que ce n'était initialement pas possible puisqu'il était centre d'examen et qu'il n'y aurait personne pour les accueillir."
Le portail "1 jeune 1 solution" du ministère de l'Education propose en ligne des centaines de possibilités de stage, pour les élèves de seconde. Des offres loin de couvrir les besoins, plus de 500 000 élèves de seconde doivent se trouver un stage sur la deuxième quinzaine de juin.