Gayfriendly : la marché des fiertés c'est samedi à Nantes

Publié : 7 juin 2023 à 11h56 - Modifié : 7 juin 2023 à 11h58 par Dolorès CHARLES

Les escaliers "gay-friendly" de Nantes (44)
Crédit : Dolorès Charles

La marche des fiertés (gaypride) aura lieu ce samedi (10 juin) à Nantes en Loire-Atlantique, avant Rennes, Brest, Vannes, etc. Cette marche se déroule dans un contexte compliqué, marqué par des violences physiques en progression envers la communauté LGBT.

Sortez vos drapeaux Gayfriendly ! Le rendez-vous le plus attendu de la communauté LGBTQIA+ (Lesbienne, Gay, Bisexuel-le, Trans, Queer et Intersexe et Asexuelle et/ou Aromantique) se déroule ce samedi 10 juin, à Nantes. La Marché des Fiertés, plus connue sous le nom de Gaypride, a lieu dans un contexte plus que délicat en France, avec des violences en nombre croissant envers les personnes homosexuelles, bi ou trans.

"On a de plus en plus de témoignages, mais cela devient presque banal"

En 2022, l'association SOS homophobie a recensé 184 victimes LGBT d'agressions physiques en France… soit une tous les deux jours. Et le rapport annuel 2023 le confirme : si les hommes gays représentent une majorité des victimes (64% des témoignages et 68% des agressions), les témoignages d’actes de transphobie ont augmenté en un an de 27% et ceux de lesbophobie de 14%. Au total, les témoignages d'agressions physiques ont augmenté de 28%.

Des violences que confirme Violette Cordaro, présidente de NOSIG, a micro de Leelou Pouthier. "Aujourd'hui, on a de plus en plus de témoignages, mais cela devient presque banal. On passe devant l'Eléphant parce que ce n'est pas loin de chez nous (du centre LGBT)… il suffit d'avoir des vêtements un peu colorés et on se fait insulter, et on ne porte pas plainte parce qu'on sait que cela ne sert à rien. En fait, les insultes, les comportements de rue sont plus fréquents, mais finalement, même nous, quelque part, on s'y habitue. On a aussi deux exemples de membres qui ont été agressés par leur voisin. Ils ont déposé plainte mais rien n'est fait pour améliorer leurs conditions de vie."

Violette Cordaro, présidente de NOSIG
Crédit : Leelou Pouthier

"La lutte c’est déjà de conserver ce que l'on a, et d’élargir les droits"

Face à ces chiffres d’agressions physiques en progression, le combat pour l’égalité et la diversité continue selon Violette Cordaro. "On a gagné des lois, mais en même temps que l'on a gagné cette loi il y a dix ans du Mariage pour tous, on a gagné la création de groupes encore plus forts et violents, plus structurés, avec des moyens ... La lutte c’est déjà de conserver ce que l'on a et d’élargir les droits avec la PMA aussi pour les hommes trans, c'est surtout la garantie des droits des personnes transgenres pour lesquelles il y a des remises en cause. Aujourd'hui, les lois sont acquises, mais il faut qu'on puisse assurer une société qui puisse intégrer les personnes LGBT sans discrimination, sans qu'on remette en cause leur existence et ça, aujourd'hui, on en est loin, malheureusement."

 

 

 

 

Violette Cordaro, présidente de NOSIG
Crédit : Leelou Pouthier

Un appel à mettre des drapeaux "arc-en-ciel" aux fenêtres !

La gaypride porte cette année un message clair face à ces violences en progression : "Ignorance et préjugé entraînent haine et violence". Violette Cordaro lance également un appel aux Nantais : "je crois que les Nantais sont fiers d'être pour la plupart nos alliés. Ils ont envie de nous montrer leur soutien… d'où cet appel à mettre des drapeaux, ou des couleurs aux fenêtres, de mettre des écriteaux pour que les Nantais ne soient pas complices de ce recul d'idées et qu'ils montrent que la ville de Nantes reste une ville ouverte, bienveillante et qu'ils en font partie et qu'ils doivent en être fiers."

Violette Cordaro, présidente de NOSIG
Crédit : Leelou Pouthier

La Gaypride attire chaque année à Nantes, quelque 10 000 personnes dans les rues.

Dans l’Ouest, d’autres villes accueillent de telles marches des fiertés. En Bretagne c’est même "le Mois des Fiertés" : rendez-vous le samedi 17 juin à 14h sur l'Esplanade Charles de Gaulle à Rennes ; le samedi 24 juin à Brest ; le 1er juillet à Redon ou le 8 juillet à Vannes. En Pays de la Loire, rendez-vous le 23 septembre à La Roche sur Yon (ndlr : des gayprides se sont aussi déroulées à Saint-Brieuc et à Angers le 13 mai dernier.)