Filili Viridi : les dernières œuvres de Jean Jullien, au Jardin des plantes de Nantes

Publié : 24 juin 2022 à 10h08 - Modifié : 24 juin 2022 à 10h10 par Dolorès CHARLES

Jean Jullien
Crédit : Dolorès Charles

Les nouvelles et dernières œuvres de l'artiste nantais, Jean Jullien, sont à découvrir au Jardin des Plantes, dans le cadre du VAN, mais aussi en ville à deux pas du château, ou sur la façade de l'Hôtel de Ville. L'idée est d'emmener le végétal en ville... de réintroduire un peu de biodiversité. Un message artistique et politique.

C’est la fin d’un cycle, et un retour aux sources... Depuis l’été 2020 (trois saisons) l’artiste nantais Jean Jullien investit le Jardin des Plantes avec des œuvres proposées dans le cadre du Voyage à Nantes. Pour conclure cette collaboration, vous pouvez admirer dès aujourd’hui deux des trois oeuvres du plasticien en dehors du Jardin. Une première, pour emmener la nature dans le centre-ville en suivant la ligne verte du VAN. Cette année, ces créatures baptisées « Filili Viridi » - des personnages de tôle et d’acier - entraînent avec elles le végétal, à l’image du Fileur, installé à l’entrée du Jardin des Plantes, ou du Débitumeur au parking Duchesse Anne.

Du Nid au Jardin des Plantes

Originaire de la métropole, Jean Jullien est l’auteur entre autres de la scénographie du bar Le Nid, avec sa cigogne perchée au dernier étage de la Tour Bretagne. Aujourd'hui, il termine le cycle de 3 ans avec ses oeuvres "Filili Viridi". L’artiste explique son œuvre poétique, au micro de Dolorès Charles. "On est sorti du jardin, comme l'annonçait le "Fileur", et on est devant le Château des Ducs et le Dédbitumeur renroule les rouleaux de bitume, pour révéler la nature qui se cachait avant... On s'est basé sur ces croquis qu'on a fait ensemble sur la terrasse (du café de l'Orangerie), comme on a pris l'habitude de le faire. C'est similaire à ce qu'on avait en tête, et l'une des premières itérations, c'était d'utiliser un peu le principe du râtisseur que l'on a dans le jardin, mais on trouvait un peu violent l'idée de briser le bitume et on trouvait plus rigolo, plus poétique et plus doux d'utiliser ce principe de ré-enrouler."

L’artiste Jean Jullien
Crédit : Dolorès Charles

L'aide des services techniques de la Ville

Trois nouvelles installations (neuf au total) mises en place avec les ateliers techniques de la ville. "Nous travaillons d'après les croquis et nous décidons des dimensions et l'espace précis où la créature va se poser... Moi, je me suis amusé à faire des maquettes en papier, on fait des insertions photos pour voir ce que cela va donner. Le végétal va être plus présent dans quelques mois quand les plantes auront poussé... Nous travaillons avec d'autres entreprises et nos ateliers au Grand Blottereau, nos peintres... et Jean Jullien vient passer la dernière couche - le contour noir. Il y a un cheminement, et quelques modifications par rapport au dessin initial (...) Après 3 ans il y a moins d'inconnues, on connait les matériaux, mais il y a des surprises vu qu'on ne refait pas la même idée à chaque fois et qu'on essaie de se challenger en sortant de la ville, et en s'adaptant à d'autres décors."

Un retour aux sources

"J'ai grandi là, à Nantes abreuvé d'évènementiels lorsque j'étais enfant ou ado, avec Royal de luxe et d'autres. Cela a vraiment nourri mon imaginaire et mon envie de créer aussi dans l'espace public. L'idée était de végétaliser la ville ? C'est l'invitation du fait du jardin des plantes c'était une discussion entre mon travail et la nature, et sans être politisé, cela va de pair avec une grande direction que prend la ville et le monde... d'essayer de rendre les espaces urbains plus adaptés et verts. Je suis en accord avec le message politique."

 

 

Les oeuvres de Jean Jullien
Crédit : Dolorès Charles
L’artiste Jean Jullien
Crédit : Dolorès Charles

A travers ces œuvres il y a un message politique, les enjeux de végétalisation et de débitumisation de l'espace urbain. Une troisième œuvre sera bientôt dévoilée (ce vendredi), le Hisseur sur la façade de l’Hôtel de Ville de Nantes. La réaction de l’adjoint au maire en charge de la culture Aymeric Seassau, avec Dolorès Charles. "Ce qui me touche particulièrement, c'est sa capacité à révéler un imaginaire, à le convoquer avec sa sensibilité, à regarder la ville différemment, c'est ce qu'on voit ici au Jardin des Plantes. On a un peu l'habitude désormais au Jardin des Plantes depuis toutes ces années, mais sur un parking avec cette installation du Débitumeur, et jusqu'à l'Hôtel de Ville (avec le Hisseur)... On est très heureux de pouvoir réinterpréter notre ville avec le regard des artistes."

Aymeric SEASSAU
Crédit : Dolorès Charles

Entrée libre jusqu’à fin novembre, selon les horaires saisonniers d’ouverture du Jardin des plantes (de 8h à 20h l’été).