Fêtes de fin d'année à Vannes : quels mets sur nos tables ? et à quel prix ?
Publié : 29 décembre 2022 à 16h51 par Dolorès CHARLES
Si les fêtes de fin d'année nous permettent de souffler un peu, l'inflation elle ne s'essouffle pas, et 2023 ne s'annonce pas sous les meilleures auspices avec de nouvelles augmentations à venir selon les commerçants de Vannes, interrogés par Yann Launay.
Le contexte économique va-t-il influencer les tables de fêtes, et dans quelle mesure ? Certains produits ont-ils plus de mal à se vendre, les clients vont-ils changer leurs habitudes ? Yann Launay a posé ces questions aux traiteurs, poissonniers, charcutiers, présents aux Halles des Lices, à Vannes, quelques jours avant Noël :
"Les gens hésitent et veulent savoir exactement combien ils vont payer et finalement, ils se lâchent. Je pense que les fêtes seront aussi festives que les autres années. On a plutôt intérêt à travailler parce que la marge est de plus en plus réduite... Tout se vend, mais en moins grande quantité, un peu moins de quantité et des produits moins chers... Les gens sont contents d'acheter et de se faire plaisir ... Après, bien sûr, ils feront les choses différemment, peut être un peu moins gros, mais dans tous les cas, ils ont vraiment envie de fêter la fin d'année... Il y a des commandes, mais le problème, c'est que cette année, c'est un peu compliqué. Avec les prix qui augmentent, le panier moyen est un peu moins fort."
Les produits de la mer s'en tirent bien
Il faut dire que certains produits festifs ont vu leur prix bondir, comme le foie gras et certaines volailles. Finalement, les produits de la mer semblent tirer leur épingle du jeu : Caroline Eyraud est ostréicultrice à Carnac, et vend ses huîtres aux Halles des Lices, à Vannes, avec aussi des homards, langoustines et autres tourteaux... Et les clients sont au rendez-vous : "On a pas mal de commandes, peut être un peu plus que l'année dernière. Alors je ne sais pas s'il y a rupture de foie gras, mais chez nous il y a pas mal de commandes. Il y a beaucoup de gens qui nous ont dit "entre la guerre en Ukraine, le COVID, etc. On a envie de se faire plaisir ! Malgré les prix qui sont parfois assez élevés ? Oui, et ils vont encore augmenter un peu, mais on reste toutefois en dessous légèrement de l'année dernière... à l'équivalent ou en dessous sur certains produits qui sont assez chers, comme le homard et la langoustine."
Le prix du homard breton, de la langouste ou encore de la coquille Saint-Jacques n'ont effectivement quasiment pas augmenté par rapport au Noël 2021.
Une augmentation des prix à venir ?
Les professionnels sont concentrés pour réussir les fêtes de fin d'année, mais impossible de ne pas penser à 2023 et à l'augmentation annoncée des tarifs d'énergie. Christophe Le Bihan est charcutier à Plouharnel, dans le Morbihan. Il constate déjà un ralentissement de la consommation, mais s'inquiète surtout pour les mois qui viennent : il s'attend à devoir nettement augmenter ses prix, début 2023 : "l'électricité va être multipliée par trois... et nous sans courant on ne peut rien faire. On ne peut pas cuire, on a les frigos qui tournent... On n'a pas trop de solution, on sera obligés d'augmenter en février ou mars. Cela va augmenter a minima 10%. On attend de voir surtout au niveau de l'abattage ce qu'ils vont faire, et on le saura début janvier -mi février, ça va être plus compliqué, soit on augmente, soit on arrête !"