Eruption volcanique en Islande. Allons nous être impactés dans l'ouest ?
Publié : 15 novembre 2023 à 16h45 - Modifié : 15 novembre 2023 à 21h17 par Dolorès CHARLES
Direction l'Islande, où la région de Grindavik est soumise à des centaines de tremblements de terre depuis vendredi, et d’énormes fissures ont été signalées dans le pays. Un pays que connaît bien la bretonne Claudine Panciroli, membre de Grunda.Pol - jumelée avec la ville de Paimpol (22).
L’éruption d’un nouveau volcan en Islande va-t-elle nous empêcher de prendre l’avion ces prochains jours ? Rappelez-vous, c’était en avril 2010, un nuage de cendres provoqué par l'éruption d’un volcan au nom imprononçable - l'Eyjafjallajökul - avait entraîné la fermeture d'aéroports partout en Europe et en France dont ceux de l'Ouest : Nantes, Rennes, Lannion, Quimper, Brest… Aujourd’hui ce scenario parait peu probable, en cas d’éruption volcanique près de Grindavik, où 4 000 personnes ont été évacuées par précaution, et sans difficulté : en moins de 3 heures et en pleine nuit.
Il faut dire que le peuple islandais est résilient et habitué, explique Claudine Panciroli. La bretonne habite Baud (56) et a vécu en Islande, elle y retourne plusieurs fois par an, la dernière fois il y a quelques semaines. "Les Islandais sont habitués depuis toujours à ces éruptions volcaniques. Ils savent s'y préparer, se défendre et s'organiser autour d'elles. Je ne sais pas encore si l'éruption aura lieu ces jours-ci, et s'il y en aura une, mais il y a une grande fissure qui s'est ouverte dans la région où il y a eu déjà plusieurs éruptions volcaniques ces dernières années (*). Le magma était lundi à environ 800 mètres dans le sol, et il risque de ressortir mais on ne sait pas où précisément."
(*) Fagradalsfjall en 2021, Meradalir en 2022 et Litli Knutur en 2023.
L'Islande, le point le plus chaud d'Europe !
Les menaces d’éruption sont récurrentes, et c’est loin d’être une situation exceptionnelle pour le pays assure Claudine Panciroli, mais avant "on n'en parlait pas comme ça, parce qu'on n'avait pas tous ces moyens de communication et surtout le territoire était moins habité. De toute façon partout en Islande, on est sur du volcanisme. L'Islande est le point le plus chaud d'Europe."
Un mur construit pour protéger une centrale de la lave
Sur place, les habitants de Grindavik ont été évacués, et les autorités ont ordonné la construction d’un mur autour d'une centrale, pour la protéger de coulées de lave. Claudine Panciroli est membre de Grunda.Pol - une association de jumelage entre la ville de Paimpol et celle de Grundarfjördur - elle a connu pareille situation dans sa jeunesse dans l’archipel des îles Vestmann.
"Dans ma jeunesse, j'étais étudiante en géographie, quand il y a eu l'éruption volcanique sur les îles Vestmann, et j'ai fait partie des volontaires pour aider au déblaiement des cendres volcaniques dans les maisons (...) A Vestmann, les gens avaient été avertis pour évacuer et embarquer pour rejoindre le continent islandais...
La ville a été complètement recouverte de cendres volcaniques, peut être un tiers des maisons a disparu sous la coulée de lave mais c'était un phénomène extraordinaire pour la première fois, je pense au monde, les hommes se sont attaqués à la coulée de lave en l'arrosant de l'eau de mer pendant des jours et des nuits avec des pompes fournies par l'armée américaine. Ils ont pompé l'eau de mer pour détourner la lave et éviter qu'elle referme totalement le port de pêche. Ils ont réussi à sauver, à quelques mètres près, l'ouverture du port."
Mardi, le risque d'éruption du volcan Fagradalsfjall, restait "élevé". L'état d'urgence est déclaré dans la région de Grindavik et puis en Sicile, c'est l'Etna qui est entré en éruption, mais sans occasionner de perturbations ni de dégâts.